Le tribunal correctionnel de Paris se prononcera le 8 décembre prochain sur le sort de Jérôme Cahuzac, jugé depuis dix jours pour fraude fiscale, blanchiment et fausse déclaration de patrimoine. Le Parquet national financier a requis sa condamnation à trois ans de prison ferme et une peine d'inéligibilité de cinq ans.
"Au fond, c'est un banni". Une peine "absurde" selon l'un de ses avocats, Me Jean Veil, qui a souligné qu'il n'avait pas besoin d'être surveillé. "Au fond, c'est un banni, c'est un exilé de force, on n'en veut plus dans notre collectivité", a dit Me Jean Veil. Pour autant, "est-ce que c'est fait pour ça la prison? Pour satisfaire le Parquet national financier ?"
Devant ses juges, l'ex-ministre du Budget a reconnu la "vérité accablante" sur son compte caché à l'étranger, mais réfuté l'idée d'un "système" de fraude organisée, préférant parler de "fuite en avant". Au premier jour de son procès, à la stupéfaction générale, il a assuré que son premier compte en Suisse avait vocation à financer de manière occulte le courant rocardien, en 1992-1993.