Ségolène Royal, "c'est la maîtresse d'école qui convoque la rentrée et à 63 ans, je n'ai plus l'âge". D'emblée, Michel-Edouard Leclerc a donné le ton, jeudi matin, sur Europe 1. Invité de Thomas Sotto, le président directeur général des enseignes Leclerc a dénoncé : "le gouvernement fait sa rentrée sur le dos de la distribution", alors que les acteurs de la grande distribution sont convoqués jeudi après-midi par la ministre de l'Ecologie pour une réunion sur le thème du gaspillage alimentaire. Une rencontre qui devrait déboucher sur une convention d'engagements volontaires de la part des distributeurs, dont Casino, Carrefour et Auchan qui se déclarent déjà prêts à signer.
"La ministre fait son cinéma". "Marisol Touraine prépare des étiquetages nutritionnels imposés aux distributeurs qui ne vont pas nous mettre copains avec les agriculteurs encore une fois, Monsieur Le Foll attend beaucoup de nous pour le soutien du cours du porc et Ségolène Royal ouvre un festival cinémalier", a déploré Michel Edouard Leclerc. "C'est à qui va faire le moins de poubelles et lutter le plus contre le gaspillage", a-t-il lancé avant d'ajouter non sans ironie : "Je ne conteste pas à la ministre le droit de faire son cinéma".
26.000 tonnes de dons. Pour lui, on est avant tout face à un coup de com' après que les mesures anti-gaspillage de la ministre, qui figuraient dans la loi de transition énergétique, ont été retoquées le 13 août dernier par le Conseil constitutionnel pour des questions de procédure. "Ce n'est pas son premier coup média", a-t-il lancé, estimant que cette réunion a lieu "parce que c'est la rentrée politique!" Il estime que les grandes surfaces font déjà beaucoup en matière de lutte contre le gaspillage, que leur action est "exemplaire". Michel-Edouard Leclerc a avancé que la marque distribue "26.000 tonnes de denrées alimentaires sous forme de dons aux associations, dont 6.000 tonnes aux banques alimentaires". Ce qui représente "20% des dons aux banques alimentaires".
Plus de moyens. Pour M.-E. Leclerc, il est important que les associations aient plus de moyens pour pouvoir récupérer, trier, ramasser et redistribuer les aliments. "Il faut que l'Etat s'engage. [...] Il faut doter ces associations. [...] Il manque des frigos, des camions, des bénévoles, probablement un peu de soutien salarial et organisationnel", a-t-il réclamé.
"Je dis à Madame la ministre de l'Ecologie, 'chiche, engagez-vous ! Donnez les moyens aux collectivités locales d'obtenir le tri dans les écoles, dans les cantines, dans les lieux où l'Etat donne de l'alimentation", a poursuivi ce représentant de la grande distribution. Avant de conclure : "Que l'État fasse le job, nous faisons le notre".
Chaque année, la perte s’élève à 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires que ce soit pour la distribution, mais aussi la restauration et les collectivités locales. En France, chacun jette en moyenne 20 kg de denrées alimentaires par an.