L'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger a été placé mercredi soir en détention provisoire dans l'attente de son procès le 13 février pour l'agression de deux gendarmes samedi lors de l'"acte 8" des "gilets jaunes" à Paris.
"Je regrette". Silhouette massive, l'ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers a brièvement comparu devant le tribunal correctionnel de Paris où il a sollicité et obtenu le report de son procès pour "violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Crâne rasé, petite plaie rouge sur le front, l'ancien boxeur de 37 ans, aujourd'hui fonctionnaire territorial dans une mairie de l'Essonne, est entré dans le box à 22h, les yeux cernés et le visage très marqué. "Je regrette mes actes. (...) Quand je vois ces images, je ne suis pas fier de moi", a déclaré ce père de trois enfants au casier judiciaire vierge.
Il dénonce des violences policières. Christophe Dettinger s'était présenté lundi matin à la police, qui le recherchait depuis la diffusion de vidéos de l'agression de deux gendarmes sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor samedi à Paris, lors d'une nouvelle manifestation de "gilets jaunes". Devant le tribunal, il a expliqué être "venu pacifiquement" manifester samedi, en famille, comme lors des précédentes mobilisations des "gilets jaunes", mais a reconnu n'avoir "pas eu le contrôle" après avoir "vu des gendarmes matraquer un jeune homme et une femme au sol", qu'il affirme avoir voulu protéger. Demandant sa libération sous contrôle judiciaire en l'attente de son procès, ses avocats ont évoqué un accès de colère "incontrôlée qui a duré deux minutes" et insisté sur son profil de père de famille, inséré professionnellement et n'ayant jamais eu maille à partir avec la justice.
"Empêcher la réitération des faits". Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a toutefois ordonné son placement en détention provisoire afin d'"empêcher la réitération des faits et une soustraction à la justice", le prévenu ayant refusé en garde à vue "de s'expliquer sur les raisons de sa fuite". La décision, accueillie par des cris de protestations dans la salle, va en revanche dans le sens des avocats des deux gendarmes blessés qui avaient dénoncé des "violences graves, méthodiques, froides, réitérées".
Visé par une seconde enquête. Dimanche, lors d'une perquisition à son domicile à proximité de Massy, les enquêteurs avaient par ailleurs retrouvé les vêtements visibles sur les images des vidéos de l'agression ainsi qu'un fusil de chasse. La découverte de cette arme de catégorie D1, en acquisition libre, a conduit le parquet d'Evry à ouvrir une enquête.