Quintes de toux, yeux qui piquent, puberté précoce ou maladie de Parkinson... Le lien possible entre ces différents symptômes ou maladies ? Les pesticides, fléau en matière d'environnement. L'association Générations futures, qui en a fait un combat, va dévoiler une carte des victimes de pesticides, riverains et professionnels de l'agriculture. Le document s'appuie sur les les témoignages de 400 personnes de toute la France et fait le lien entre l'usage de produits chimiques et l'apparition des manifestations physiologiques.
"16 pesticides, dont certains interdits". Europe 1 a pu consulter la carte en avant-première. Constat immédiat : la Gironde et l'ancienne région Rhône-Alpes sont les secteurs les plus touchés par les pesticides. C'est là que l'on pratique le plus la culture intensive. Ce sont aussi des espaces de production viticole, avec un recours quasi systématique aux pesticides. Avec en plus, des habitations des proches des coteaux. Vincent, qui habite dans la région bordelaise, a une maison entourée de vignobles. Il s'inquiète : "J'ai fait faire une analyse pesticides à mon domicile. On en a trouvé 16, dont certains interdits depuis longtemps. J'ai quatre filles en âge de procréer, je me demande si c'est bien raisonnable de les inviter chez nous."
"Il va falloir réglementer". Générations futures souhaite que les agriculteurs préviennent les riverains deux, trois jours avant d'utiliser ces pesticides. Pour François Veillerette, son directeur, les exploitants doivent être beaucoup plus vigilants : "On demande que dans un futur proche, on organise l'espace rural de telle manière que l'on n'ait plus des champs cultivés utilisant de la chimie de synthèse qui voisinent des zones habitées. Il va falloir réglementer."
Charente, Bretagne, Normandie. D'autres territoires sont concernés. Des victimes se sont signalées, notamment en Charente où l’utilisation de pesticides par les maraîchers est pointée du doigt. Tout comme en Bretagne et en Normandie, où les pommiers peuvent être traités jusqu'à cinquante fois.