Virginie Faux, l'une des deux femmes qui accusent Georges Tron de viols, a livré son témoignage au micro d'Europe 1 mardi, jour de l'ouverture du procès aux assises de l'ancien député-maire de Draveil.
C'est une affaire sans preuves ni indices, mais avec de nombreux témoignages. Georges Tron, ancien secrétaire d'Etat, ex-député et maire (Les Républicains) de Draveil comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Il sera sur le banc des accusés aux côtés de son ancienne adjointe à la culture, Brigitte Gruel. Tous les deux sont soupçonnés de viols en réunion, d'agressions sexuelles et harcèlement sur deux ex-employées municipales de Draveil.
"Jusqu'à la pénétration digitale". Les deux plaignantes dénoncent des viols et agressions sexuelles qu'elles auraient subis, séparément, à différentes périodes, commis par Georges Tron, avec le concours de Brigitte Gruel, présentée comme sa maîtresse. "Dès que l'occasion se présentait, c'était un tripotage de pied, sous couvert de réflexologie. Jusqu'au jour où il est allé plus loin et il m'a agressée en présence de son adjointe Brigitte Gruel. Jusqu'à la pénétration digitale", témoigne Virginie Faux, l'une des deux plaignantes, en exclusivité pour Europe 1. Pendant l'enquête, une dizaine d'autres femmes de tous horizons ont rapporté l'attitude troublante ou à connotation sexuelle d'un Georges Tron adepte de la réflexologie plantaire qui leur aurait - a minima - massé le pied sans leur consentement.
"C'est parole contre parole". Mais d'autres témoignages tendent à discréditer la parole des plaignantes, décrites comme "libertine" pour l'une, "alcoolique" pour l'autre. Georges Tron dénonce les "mensonges" des deux femmes et y voit un complot politique orchestré par ses opposants, proches de la famille Le Pen. "Dans ces cas-là, il n'y a pas de traces ADN, il n'y a pas de témoins donc c'est parole contre parole. Avec le choc, on oublie certaines choses, on se souvient d'autres… Si c'était un complot pour lui nuire, j'aurais appris un texte par cœur et tout aurait été bien précis avec les mêmes mots. Aujourd'hui, c'est peut-être aussi mes incohérences qui prouvent que rien n'a été préparé", soutient Virginie Faux.
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Georges Tron "m'impressionne toujours". La plaignante appréhende désormais ce procès avec une impatience teintée d'angoisse. "Ça fait six ans que j'attends que ce procès ait lieu. Même si les années passent, c'est une personne qui m'impressionne toujours, qui me fait très, très peur. Entendre sa voix, avoir son parfum, ça va réveiller des choses très compliquées à gérer émotionnellement."
"Vous êtes victimes et ils sont coupables". Le maire de Draveil et son ancienne adjointe nient toute relation entre eux. Ils clament vigoureusement leur innocence depuis le début. "Qu'ils fassent de la prison ou pas, ça ne m'intéresse pas. Tout ce que je veux, c'est qu'on me dise : 'vous êtes victimes et ils sont coupables'. À ce moment-là, je pourrai tourner la page et me reconstruire", confie Virginie Faux. Les jurés de la cour d'assises auront neuf jours pour se forger une intime conviction.
On vous résume l'affaire Georges Tron en 1 minute :