Deux mille "gilets jaunes" ont défilé samedi matin dans le calme à Marseille depuis le Vieux Port vers la préfecture de région, précédés d'une dizaine d'ambulanciers qui ont rejoint le mouvement avec leurs véhicules, gyrophares allumés."Macron, démission", scandaient les manifestants à la mi-journée, devant la préfecture où une délégation les représentant a été reçue.
"On veut vivre dignement, c'est tout". "On n'est pas là pour casser, on doit défiler à visage découvert. Si on en voit qui cassent, ils seront sortis. Nos revendications qu'on a tous, salariés, retraités, chômeurs, chef d'entreprise de PME ou de PMI, c'est notre pouvoir d'achat, et c'est qu'on soit respecté, qu'on nous écoute. On veut vivre dignement, c'est tout", a déclaré à la foule Viva Noé, responsable d'une page Facebook "Stop au racket Méditerranée", juchée sur un plot en béton avant le départ du cortège.
Certains manifestants lui ont répondu qu'il ne souhaitaient pas condamner d'éventuelles violences.
"Demander l'aumône, c'est pas possible". Sylvia Paloma, 70 ans, était venue défendre ses droits de retraitée, un gilet jaune siglé "Macron, démissionne, fais pas le con" sur le dos et un bonnet phrygien sur la tête. " Arriver à notre âge et demander l'aumône c'est pas possible ! Il faut que Macron, au lieu de se cacher, parle ouvertement. Qu'il dise 'je vous entends, je vous ai compris, d'abord la France les autres après',!" , lance-t-elle. "Je touche 1.248 euros de retraite et c'est mes quatre enfants qui doivent m'aider", a encore expliqué cette ancienne fonctionnaire territoriale.
Quelque 600 policiers étaient mobilisés samedi dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture de police. Une marche pour le climat devait débuter à 14h sur le Vieux-Port, suivie une heure plus tard d'une manifestation d'opposants à la politique municipale, vivement critiquée depuis l'effondrement d'immeubles le 5 novembre ayant provoqué la mort de huit personnes.
500 "gilets jaunes" à Nice. Dans les Alpes-Maritimes, où une quinzaine de rassemblements étaient en cours à la mi-journée, quelque 500 "gilets jaunes" défilaient derrière une grande banderole blanche "Le peuple prend la parole", place Masséna à Nice.
Une dizaine de manifestations se déroulaient aussi dans le Var, à Toulon ainsi que dans des petites villes, et une dizaine de barrages filtrants étaient toujours en place sur les autoroutes A50, A57, et A8, selon la préfecture.
Dans le Gard, la préfecture a fait état d'une quinzaines de barrages routiers, avec notamment une coupure de l'A9 dans les deux sens à Agde et des barrages aux péages de Gallargues. En Corse-du-Sud, à Porto-Vecchio, une soixantaine de "gilets jaunes" ont bloqué des camions à l'arrivée d'un navire de la Corsica Linea avant d'être stoppés par les gendarmes, selon la préfecture. Les manifestants sont allés ensuite vers un centre Leclerc où ils empêchaient ponctuellement les camions de décharger leurs marchandises.