A Buenos Aires où il participe au sommet du G20, Emmanuel Macron "se tient informé" de la situation en France" et "se bat sur des sujets qui concernent les Français", a fait valoir l'Elysée, interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes". "Quand il est à l'étranger, il suit ce qu'il se passe en France, ont déclaré ses conseillers vendredi, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
"S'il est là, c'est aussi pour des sujets qui concernent les Français", ajouté la présidence. "Travailler sur les règles du commerce mondial, quand il passe un message (au prince saoudien) MBS sur les prix des carburants, quand on veut négocier un accord ambitieux sur le climat, cela peut avoir un impact sur les Français", ajoute l'Elysée.
"Tenir un cap sans céder à la démagogie." Depuis son arrivée Argentine mercredi soir, Emmanuel Macron a fait plusieurs fois allusion, sans jamais le citer nommément, au mouvement des "gilets jaunes", pour répéter sa détermination à ne "jamais reculer" sur ses réformes. S'adressant jeudi aux Français de Buenos Aires, il avait lancé "vous suivez sans doute l'actualité" avant d'expliquer qu'il fallait "tenir un cap, sans céder à la démagogie".
Il a aussi répondu à ceux qui en France critiquent la suppression de l'ISF, une des toutes premières mesures fiscales de son quinquennat, et suggèrent de le rétablir, une option selon lui "inefficace". Il faut "lutter contre les inégalités qui fracturent nos sociétés", mais "pas seulement considérer que la solution est dans la taxation des plus aisés, qui dès lors construisent des mécanismes d'optimisation qui rendent ces politiques peu efficaces". "La solution réside dans un projet éducatif et environnemental", a-t-il affirmé.
Accueilli à sa sortie de l'avion par un employé... en gilet jaune. Et lors de sa conférence de presse avec son homologue argentin, le libéral Mauricio Macri, il a reconnu avoir comme lui "à faire face à un défi, un des plus importants avec la transition énergétique, celui de la capacité à ce que nos travailleurs, nos classes moyennes, retrouvent leur place dans la mondialisation". Par un couac du protocole, il a été accueilli en sortant de son avion par un employé... en gilet jaune. L'image a été abondamment commentée par une presse argentine qui suit de près les contestations en France.