"Gilets jaunes" : comment les autorités veulent éviter de nouvelles violences

© Alain JOCARD / AFP
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La journée de samedi s’annonce extrêmement tendue à Paris, pour l’acte 4 de la mobilisation des "gilets jaunes". Pour limiter au maximum les violences, les autorités vont déployer un nouveau dispositif.

D’un côté, des "gilets jaunes" en voie de radicalisation. De l’autre, des autorités qui ne cachent pas leur inquiétude. Samedi à Paris, pour l’acte 4 de la mobilisation des "gilets jaunes", les deux camps se retrouvent face-à-face, et chacun se retrouve pour prédire une nouvelle journée de violences, peut-être pire même que celles qui ont émaillé les deux précédents samedis dans la capitale. Alors pour faire face, le ministère de l’Intérieur prévoit un dispositif modifié et renforcé par rapport aux semaines précédentes. Sans en dire trop, pour ne pas donner d’informations aux potentiels casseurs.

Un dispositif musclé…

Une chose est sûre, le gouvernement a décidé de déployer des "moyens exceptionnels". L’expression est signée Edouard Philippe, qui s’exprimait devant le Sénat jeudi. Le Premier ministre a annoncé que ces moyens exceptionnels s’ajouteraient aux plus de 89.000 policiers et membres des forces de l'ordre qui seront mobilisés dans toute la France, dont 8.000 à Paris. 

Parmi ces moyens, des véhicules blindés de la gendarmerie. Une "douzaine" seront déployés samedi à Paris, a confirmé Edouard Philippe, invité jeudi soir du 20 heures de TF1, pour en priorité dégager d’éventuelles barricades. Seul le Premier ministre a la possibilité de mobiliser ces véhicules. Ces blindés pourraient aussi servir à protéger les bâtiments exposés, avec l’idée de permettre aux personnels habituellement positionnés devant ces bâtiments d’être disponibles pour participer au maintien de l’ordre. 

Par ailleurs, la préfecture de police de Paris a fortement encouragé jeudi les commerces des Champs-Elysées, où se concentrent depuis le début du mouvement l'essentiel des violences, à ne pas ouvrir leurs portes samedi. 

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…Et modifié pour être "plus statique"

Lors de cette même réunion de mardi place Beauvau, des options pour améliorer un dispositif qui n’a pas donné satisfaction les semaines précédentes ont été avancées. Selon Le Figaro, Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa Police, a ainsi réclamé des périmètres d’interdiction plus élargis et un dispositif "moins statique". Un autre syndicaliste, David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, a plaidé pour une conjonction d’unités classiques en uniforme et le déploiement d’unités civiles capables de se déplacer très rapidement et de procéder à un maximum d’interpellations en un minimum de temps. Mais les syndicats ont aussi réclamé de la discrétion, afin de ne pas divulguer trop d’informations sur le dispositif qui sera déployé.

Un arsenal juridique renforcé

Parallèlement à ce déploiement de terrain, la justice se prépare elle aussi. Selon Le Parisien de mercredi, un pôle judiciaire va être mis en place par la préfecture de police de Paris, qui sera capable de traiter entre 600 et 800 interpellations en temps réel. Par ailleurs, des mesures de la loi Silt, qui avait intégré en octobre 2017 des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun,  pourraient être activées. Ainsi, le préfet pourra cibler quelques personnes au profil sensible afin de les placer sous surveillance le jour dit. Et de leur interdire, le cas échéant, de se rendre sur les lieux des manifestations.

Des blindés à Paris ?

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L’image serait forcément marquante : des véhicules blindés à Paris pour assurer le maintien de l’ordre. L’option de déployer des VBRG (pour Véhicule blindés à roue de la gendarmerie) est sérieusement étudiée par les autorités, selon Le Parisien. Il s’agirait d’une première dans la capitale. Et si ces véhicules ne seront pas aux couleurs kaki de l’armée, ils n’en restent pas moins impressionnants, avec leurs très grandes roues, leur tourelle et évidemment leur carrosserie à l’épreuve des balles.  

Récemment, ces CVBRG ont été utilisés pour déloger les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Leurs fonctions premières sont de dégager les routes encombrées, de protéger les personnes des forces de l’ordre, mais aussi de diffuser du gaz lacrymogène. Selon LCI, plusieurs de ces véhicules avaient été positionnées dans des casernes samedi dernier, mais n’avaient finalement pas été utilisés. Cela pourrait être différent cette fois-ci.