Le procureur de Paris Rémy Heitz a annoncé vendredi avoir pris des réquisitions à l'approche de la nouvelle mobilisation des "gilets jaunes" samedi, afin de permettre aux policiers d'interpeller des personnes venues "en découdre avec les forces de l'ordre".
Des contrôles d'identité autorisés. "Nous avons déjà pris des réquisitions pour le week-end à venir permettant de contrôler l'identité des personnes" en amont des manifestations, a-t-il déclaré sur RTL. "Elles arrivent dans une gare, les réquisitions prévoient qu'elles peuvent faire l'objet d'un contrôle de leurs affaires personnelles et notamment qu'elles doivent ouvrir leurs sacs", a-t-il expliqué. "C'est ainsi que nous avons pu identifier déjà des personnes venant avec des armes (...), des équipements destinés à casser ou se protéger, ce qui montre l'intention de participer à des violences", a-t-il ajouté.
Selon le procureur, "ces réquisitions visent un certain nombre de lieux". "En fait, tous les endroits sensibles peuvent faire l'objet sur la base de ces réquisitions de contrôles d'identité et on peut être interpellé si on est porteur (..) d'armes ou d'objets laissant penser qu'il y a une volonté de participer à des violences", a-t-il insisté.
Également des enquêtes au long court. Rémy Heitz a par ailleurs rappelé que des "enquêtes au long cours" étaient menées. "Ceux qui rentrent le samedi sans être interpellés ne sont pas pour autant quittes avec la justice", a-t-il prévenu. "Il y aura encore des interpellations et sur la base notamment des vidéos, des témoignages que nous avons recueillis, (...), la police judiciaire interpellera des personnes auteures d'infractions", a-t-il indiqué. "Notre devoir, c'est d'adapter notre réponse pour faire en sorte qu'elle fasse reculer le sentiment impunité et que justice passe", a estimé le procureur.
412 personnes interpellées samedi dernier. Samedi, lors de la dernière journée de manifestation des "gilets jaunes", 412 personnes ont été interpellées dans la capitale. Elles ont donné lieu à 383 placements en garde à vue (349 pour des majeurs et 34 pour des mineurs), selon le parquet de Paris. Parmi elles, 99 personnes ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel pour être jugées en comparution immédiate. Certaines d'entre elles ont été condamnées à de la prison ferme.