Le périmètre de type "fan zone" utilisé à Paris samedi pour encadrer la manifestation des "gilets jaunes", vertement critiqué en raison des violences qui s'étaient déroulés en marge de la zone définie, ne sera pas reconduit en cas de nouvelle mobilisation, selon les syndicats policiers qui ont rencontré mardi Christophe Castaner.
"Il n'y aura pas de fan zone samedi prochain". Le ministre de l'Intérieur abandonne ainsi le dispositif de maintien de l'ordre adopté le 1er décembre : un périmètre hermétique autour des Champs-Élysées accessibles uniquement sur contrôle d'identité et après fouille des sacs. "Le ministre l'a dit : il n'y aura pas de fan zone samedi prochain. Le système de la fan zone sera abandonné", a déclaré Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa-Police. Cette position du ministre a été confirmée par les représentants des syndicats Alliance, Unité-SGP-FO et du SCSI-CFDT.
Christophe Castaner et le secrétaire d'État Laurent Nuñez se sont entretenus mardi matin avec les syndicats représentatifs de la police nationale, qui avaient unanimement demandé à être reçus par le chef de l'État après les graves violences survenues à Paris et en France, à l'occasion des mobilisations des "gilets jaunes". "Le ministre et les organisations syndicales ont échangé leurs analyses sur l'évolution nécessaire de la gestion de l'ordre public pour faire face à ces comportements inadmissibles", a souligné la place Beauvau dans un communiqué.
À Paris, le dispositif de type "fan zone" mis en place autour des Champs-Élysées samedi a fait l'objet de vives critiques en raison des nombreuses violences qui ont émaillé la journée à proximité de cette zone, notamment place de l'Étoile puis dans d'autres quartiers de l'Ouest parisien.
Depuis ces débordements, Christophe Castaner a à plusieurs reprises justifié cette stratégie de maintien de l'ordre affirmant avoir voulu "tendre la main" aux "gilets jaunes", en créant un espace sécurisé pour défiler sur les Champs. Selon les syndicats, le ministre n'a pas dévoilé les nouvelles options envisagées en cas de nouvelle manifestation, samedi dans la capitale.
Lundi soir, devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, il avait toutefois promis davantage de "mobilité" des forces de l'ordre, une revendication des syndicats policiers. "Nous proposons que nous allions plus vite au contact des casseurs et des pilleurs pour permettre à ceux qui manifestent pacifiquement de pouvoir porter leurs revendications. (...) Aller au contact, c'est faire en sorte que nous ne revoyions pas ces scènes de samedi dernier dans les rues de Paris mais aussi dans de nombreuses rues de province", a déclaré le secrétaire général d'Alliance, Jean-Claude Delage.