Rares sont les mouvements sociaux qui n'ont pas d'impact sur l'économie. Celui des "gilets jaunes", qui s'est produit pendant la période stratégique avec les fêtes de Noël, dure depuis plusieurs semaines et a consisté bien souvent en des blocages à l'abord de points de consommation, a provoqué "près d'un milliard d'euros de manque à gagner, notamment pour les hypermarchés et les centres commerciaux", a souligné sur Europe 1 lundi Philippe Moati, citant la fédération du commerce et de la distribution. Et le co-président de l'association "L'Observatoire Société et Consommation" (Obsoco) de préciser que ce chiffre ne prend pas en compte les pertes induites pour les petits commerces.
Le e-commerce tire son épingle du jeu. "C'est localisé, on s'en remettra", a nuancé Philippe Moati. "Mais enfin, après Noël, ce n'est plus Noël. Il y a donc un manque à gagner." Qui profite néanmoins à la vente en ligne. "On n'a pas encore les données, mais incontestablement la difficulté à accéder aux magasins a fait le jeu du e-commerce, qui n'avait pas besoin de ça", a noté Philippe Moati. La croissance du secteur, anticipée à 15%, devrait être plus importante encore. Et même les Français qui n'aimaient pas acheter en ligne pourraient s'y faire. "Les habitudes s'ancrent lors d'événements exceptionnels comme ça."
Trêve des confiseurs. Pour le co-président de l'Obsoco, les "gilets jaunes" ne devraient néanmoins pas échapper à la traditionnelle trêve des confiseurs. Noël "est un moment de rassemblement, hors du temps, notamment avec la place qu'occupent les enfants. Les fêtes de Noël resteront un moment fort cette année, comme les années précédentes", a expliqué le spécialiste.