Audience de la dernière chance pour les salariés de GM&S : le tribunal de Commerce de Poitiers se prononce lundi sur l'unique offre de reprise de l'équipementier automobile creusois en liquidation judiciaire. Une offre qui ne prévoit le maintien que de 120 salariés sur 277 et qui constitue une épine sociale dans le pied d'Emmanuel Macron.
"Court délai". Après un sursis supplémentaire d'une semaine accordé le 24 juillet, la justice commerciale se penche une nouvelle fois sur le sort du deuxième employeur privé de la Creuse, en liquidation depuis le 30 juin, et sur l'offre du "numéro un" français de l'emboutissage, GMD, seul candidat à la reprise.
Ce dernier avait demandé au tribunal un "court délai" pour s'assurer que l'ultime "condition suspensive" à sa reprise serait bien levée, à savoir "l'adhésion des salariés" à son projet. Après une rencontre avec les salariés le 27 juillet, sur le site de La Souterraine, le PDG de GMD, Alain Martineau, s'était dit prêt "a priori" à lever cette dernière condition.
Les autres exigences du repreneur, après des semaines de négociations périlleuses sous la supervision de Bercy, avaient finalement trouvé réponse : des garanties de commandes de PSA et Renault (les principaux clients de GM&S) à hauteur de 22 millions annuels sur cinq ans, 15 millions d'investissements partagés entre l'État et les deux constructeurs automobiles, et enfin, une solution pour le foncier-immobilier, Alain Martineau proposant de racheter les locaux de l'usine pour un million d'euros. Les conditions semblent donc désormais réunies pour que le tribunal de Commerce valide l'offre de reprise partielle à partir du 1er septembre faite par GMD. Sinon, ce serait la liquidation définitive pour GM&S.
La fusion de deux entreprises. GM&S génère environ 800 emplois indirects en Creuse, selon les élus locaux de ce département parmi les plus désindustralisés de France. L'entreprise était à l'origine en 1963 un atelier familial de fabrication de jouets en métal, dont des trottinettes. L'usine de sous-traitance mécanique a compté jusqu'à 600 salariés en 1990.
GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisé dans l'emboutissage, la plasturgie, la fonderie, l'étanchéité, compte 3.750 collaborateurs, répartis sur 29 sites en France, Europe de l'Est, Maghreb et Asie. Son chiffre d'affaires 2016 s'établissait à 750 millions d'euros, selon son PDG.