Cette application permettant de diffuser des rumeurs a été relancée, après avoir été suspendue quelques jours. Une réouverture qui suscite la colère d’un syndicat lycéen.
"Gossip", l'appli aux fausses rumeurs, qui avait provoqué la polémique début juin, a été relancée après avoir été suspendue pendant quelques jours, suscitant la colère de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) qui réclame toujours son interdiction. "Suite à la réouverture de l'application 'Gossip', la FIDL tient à en dénoncer l'imposture" et "souhaite toujours voir cette application, qui incite à la diffamation et au harcèlement, disparaître de la circulation", indique le syndicat lycéen dans un communiqué.
Rumeurs éphémères... Relancée en début de semaine, "Gossip", dont l'icône est un loup - un demi-masque - propose aux utilisateurs de poster anonymement une rumeur via un texte de maximum 140 signes, une photo ou une vidéo, concernant l'un de leurs contacts Facebook ou de leur répertoire téléphonique. Les ragots publiés sont éphémères puisqu'ils n'apparaissent que dix secondes sur la page des utilisateurs, une fois que ceux-ci ont cliqué sur la notification de nouveau message.
… favorisant le harcèlement ? Lancée fin mai, "Gossip" qui signifie "potin" en anglais et ne manque pas de rappeler la série américaine Gossip Girl, avait été suspendue deux semaines après, accusée de favoriser le harcèlement, notamment chez les plus jeunes. Les associations de lutte contre le harcèlement scolaire, les syndicats lycéens ainsi que certains parents étaient montés au créneau. Un message indiquait au lancement de l'application que "suite aux nombreuses réactions suscitées par 'Gossip', nous avons pris la décision de mettre l'application hors service quelques jours, le temps de mettre en place un système de modération plus élaboré".
Vallaud-Belkacem requiert "une extrême vigilance". Selon la ministre de l'Education nationale, "la réouverture de cette application pourrait venir affecter un climat serein au sein des établissements". Mercredi dernier, Najat Vallaud-Belkacem avait appelé à "une extrême vigilance sur la teneur des messages qui seraient mis en ligne" sur l’application, demandant aux recteurs d'académie, aidés des chefs d'établissement de lycées et collèges, de signaler aux procureurs de la République "tous propos injurieux ou diffamatoires proférés à l'encontre d'élèves ou de personnels".
La FIDL toujours inquiète. Depuis, "Gossip" demande aux utilisateurs de cocher une case au lancement de l'appli : "A consommer avec modération. Interdit aux moins de 16 ans. Accepter pour commencer". Mais la FIDL, qui juge cette mesure insuffisante, estime que "la créatrice de l'application joue sur les mots et refuse d'accepter que le problème vienne bel et bien de son application". Sollicitée par l'AFP, la créatrice de l'appli, la parisienne de 25 ans Cindy Mouly n'était pas joignable mardi.