L'évacuation du gymnase communal de Grande-Synthe (Nord) où vivent environ 400 migrants depuis le début de l'hiver a commencé tôt jeudi matin.
Un gymnase ouvert depuis décembre. À 8h30, trois cars étaient partis avec à leur bord des dizaines de migrants en route pour des structures d'hébergement. Des CRS étaient sur place pour encadrer cette évacuation. "Il y avait environ 400 personnes migrantes, 300 dans le gymnase et une petite centaine à l'extérieur. Ces personnes sont toutes orientées vers des centres d'accueil et d'hébergement dans les Hauts-de-France, pour l'essentiel d'entre elles", a déclaré à la presse le sous-préfet de Dunkerque, Eric Etienne.
Ce gymnase communal a été ouvert aux migrants le 12 décembre par la mairie, un répit dans leur quête d'Angleterre. Une convention entre l'Etat et la mairie avait été signée jusqu'au 31 mars, puis a été prolongée. Selon Eric Etienne, cette salle ne se justifie plus vu les températures désormais "clémentes". "La ville, légitimement, veut reprendre son gymnase et le rendre à la population. Nous avons les places pour les héberger, elle ont été prévenues et elles étaient volontaires jusqu'à maintenant", a-t-il ajouté.
Couvertures, matelas, chauffage, douches, toilettes, distribution de nourriture : le site accueillait plusieurs centaines de migrants jour et nuit, essentiellement des Kurdes irakiens.
Dirigés vers des centres d'accueil. Selon Magalie de Lambert, coordinatrice d'accès aux droits à Grande-Synthe pour la Cimade, une association d'aide aux migrants, les hommes seuls devaient partir en CAO (Centre d'Accueil et d'Orientation) et CAES (Centre d'Accueil et d'Examen des Situations), et les mineurs isolés, environ 40, être pris en charge par le Département.
À 9 heures, 196 personnes avaient été prises en charge, en priorité les familles et les mineurs non accompagnés, selon un communiqué de la préfecture. Jeudi matin, il restait des tentes autour du bâtiment, et des migrants jouaient au football en attendant leur évacuation.
"Pas de camp sur le littoral". La cinquantaine de migrants vivant dans le bois du Puythouck, à quelques kilomètres du gymnase, en contrebas de l'autoroute qui mène à Calais, devaient aussi se voir proposer des places dans les CAO et CAES, selon la préfecture. "Très clairement, les instructions sont : pas de camp sur le littoral. Ces camps, d'abord, font un appel d'air, se transforment en bidonville et après les gens vivent dans des conditions indignes", a expliqué Eric Etienne, rappelant les récentes opérations contre des passeurs à proximité.