En France, pour qu'un élève mange à la cantine, sa famille doit en moyenne débourser 400 euros par an. Conséquence : 40% des enfants de familles défavorisées n'y mangent pas, contre 17% des élèves issus des catégories socio-professionnelles supérieures. Dans un rapport publié jeudi, le Défenseur des droits Jacques Toubon appelle à mettre fin aux discriminations d'accès à la cantine scolaire. "La question de la gratuité, c'est une question de choix de société", plaide sur Europe 1 Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE).
"Une question d'équilibre par rapport à la classe"
"Un enfant, quel que soit sa famille, quel que soit le territoire dans lequel il habite, doit avoir un libre accès à une alimentation de qualité le midi, parce que c'est une question d'équilibre par rapport à la classe", argue-t-il au micro de Matthieu Belliard.
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Actuellement, les restaurants scolaires demeurent le lieu des fractures sociales. "Cela ressort de plusieurs manières : il y a des villes dans lesquelles les prix d'accès à la cantine sont assez prohibitifs pour les familles, notamment celles qui sont dans des situations sociales les plus précaires, surtout dans les petites communes, là où les aides sociales ne sont pas suffisantes", note Rodrigo Arenas. "Cela pose aussi une question de bâti. Des fois, les coûts inhérents à la construction de cantines scolaires sont assez énormes, ce qui fait que les villes rechignent à augmenter la taille des cantines", complète-t-il.
Un repas végétarien par semaine
Ainsi, les prix ne sont pas les mêmes selon les territoires. La qualité non plus. En avril dernier, le gouvernement avait annoncé qu'un repas végétarien par semaine serait instauré dès la rentrée prochaine dans quelque 10.000 communes. La FCPE, avec Greenpeace et l'Association végétarienne de France, a écrit à l'ensemble des maires pour les en informer, révèle Rodrigo Arenas en exclusivité sur Europe 1. Une telle mesure devrait, notamment, faire baisser le coût de la facture.
En France, entre 5 et 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, établi par l’Observatoire des inégalités à 50% du revenu médian (soit 855 euros par mois pour une personne seule) et à 60% par l’Insee (1.026 euros).