Près de 7.100 hectares de vignes dans le Bordelais et plus de 10.000 ha dans le bassin Charente-Cognac ont été endommagés samedi par les violents orages de grêle, ont indiqué lundi les interprofessions, précisant qu'environ 3.500 hectares avaient été touchés à plus de 80% dans chacun de ces deux vignobles.
Un épisode moins grave que le gel de l'année précédente. "Ce n'est pas comparable au gel de l'année dernière même si c'est un drame pour ceux qui ont subi ce désastre. On parle aujourd'hui de 4 à 5% du vignoble bordelais et pas de 40-50% ou 80% qui avaient été touchés l'an passé", a déclaré à la presse Hervé Grandeau, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB), à l'issue d'une réunion avec les responsables des appellations les plus affectées.
Près de la moitié du vignoble des appellations de Blaye et Bourg, dans le nord de la Gironde, a été durement frappée par la grêle, soit 5.500 ha. Le sud du Médoc, qui avait déjà subi la grêle le 21 mai, est également concerné à hauteur de 1.200 hectares ainsi que l'Entre-deux-mers (400 ha), dans l'est de la Gironde.
500 viticulteurs touchés. Quelque 3.400 hectares ont été détruits à plus de 80%, tandis que d'autres ont été partiellement touchés mais la situation est préoccupante pour les vignerons déjà affectés par le gel fin avril 2017, qui concernait 60.000 hectares sur les 114.000 hectares du vignoble bordelais au total. Au final, la récolte 2017 avait subi une baisse de 40% par rapport à l'année précédente.
Environ un demi-millier de viticulteurs ont été touchés, à des degrés très divers, a précisé le directeur de la communication du CIVB Christophe Château. Certaines exploitations offraient le spectacle de vignes hachées, nues comme en plein hiver, des parcelles complètement ravagées ou partiellement détruites.
10.000 hectares touchés dans le Cognac. Dans le bassin Charente-Cognac, plus de 10.000 hectares ont subi des dégâts, dont 3.500 ha ont été "très fortement touchés (plus de 80% de destruction)" par la grêle venant de Gironde, selon une première estimation du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC). Le vignoble charentais couvre 78.000 hectares, dont 72.000 destinés à l'eau-de-vie cognac.
Des mesures d'aide à venir. Le préfet de Nouvelle-Aquitaine, Didier Lallement, a assuré lundi mobiliser "l'ensemble des services de l'État pour faire face à cette situation d'une gravité exceptionnelle". Mardi, il se rendra en Gironde et Charente-Maritime à la rencontre des viticulteurs, et la semaine prochaine il installera une cellule d'urgence avec des représentants de la filière, des collectivités locales, et des services de l'État, pour proposer rapidement "des mesures concrètes" afin de préserver l'activité de la filière. Il participera aussi à une réunion du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) dans les prochains jours. Des mesures devaient être prochainement annoncées pour aider les viticulteurs en difficulté.