Après de nouveaux échanges de tirs dans le quartier Saint-Bruno à Grenoble, les établissements scolaires de la zone n'ont d'autre choix que de s'adapter. Alors que ces derniers recrutent du personnel de sécurité, les parents tentent de ne pas céder à la psychose, même s'ils ont dû, eux aussi, s'adapter pour protéger leurs enfants.
Face à la multiplication des règlements de compte, certains habitants de Grenoble ont décidé de se mobiliser. Habitants et des parents d’élèves vont se rassembler ce samedi à 15 heures contre les violences liées au trafic de drogue dans le quartier Saint-Bruno. Le week-end dernier, des coups de feu ont retenti sur la place du quartier , ainsi que le parc Paul-Valérien-Perrin. À quelques pas de là, les établissements scolaires ont pris des mesures pour assurer la sécurité des enfants.
Depuis quelques jours, désormais, les élèves de l’école élémentaire Nicolas Chorier ne se rendent plus dans ce parc. L’établissement évite aussi de traverser la place Saint-Bruno, où les dealers trafiquent à la vue de tous. Car les parents sont inquiets comme Tiphaine, maman d'une petite fille en CE2. "Ce qui a choqué beaucoup de monde, c’était dans le parc où tous les enfants vont tous les jours : des échanges de coups de feu. Ça fait quand même peur", confie-t-elle au micro d'Europe 1.
Des parents pas très rassurés
Karim préfère venir chercher sa fille scolarisée en 6e au collège Fantin-Latour, situé près de la place Saint-Bruno. "Ce n’est pas très rassurant. Je l’accompagne à l’école et je viens la récupérer à la sortie. Ça se passe un peu plus loin, mais j’espère que ça n’arrivera pas jusqu’à l’entrée du collège", espère-t-il.
La majorité des collégiens rentrent seuls chez eux, mais de nombreux parents leur ont demandé d’éviter de traverser cette place et certaines rues aux alentours. Fabien refuse de céder à la peur, et laisse sa fille, en classe de 6e, revenir seule.
"Ne pas tomber dans la psychose"
"Notre fille doit faire plus d’une demi-heure de transport pour rejoindre notre domicile. On est obligés d’être un minimum confiant. On se pose aussi des questions, on craint aussi ce qui peut se passer autour du collège, mais on essaye de ne pas tomber dans la psychose", explique ce Grenoblois.
Dans ce collège, des mesures ont aussi été prises pour ne pas laisser les élèves seuls. Depuis la mi-novembre, des équipes mobiles de sécurité (EMS) sont présentes aux abords de l’établissement, notamment pendant la pause de midi et lors des entrées et sorties scolaires.