Grenoble: un agent municipal tué par balles après avoir voulu retenir l'auteur d'un accident

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avec AFP // Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Un agent municipal a été mortellement blessé par balles dimanche matin à Grenoble, après avoir voulu empêcher l'auteur d'un accident de la circulation de s'enfuir, a indiqué le procureur de la République Eric Vaillant. Le maire de Grenoble a indiqué que "tout était fait pour retrouver l'auteur" des faits. 

Un agent municipal employé à la propreté a été tué par balles dimanche à Grenoble , alors qu'il tentait d'arrêter l'auteur ivre d'un accident de la circulation qui prenait la fuite. Vers 07h30 dimanche, une Audi RS3 avec une plaque d'immatriculation polonaise, selon le parquet, et roulant "à grande vitesse", a percuté une voiture arrêtée à un feu rouge, a indiqué à l'AFP une source policière. Le chauffeur de l'Audi, ivre, selon le parquet, tentait alors de s'enfuir. Un passant essayait de le maintenir sur place et un agent de propreté de la ville est sorti de son véhicule pour lui prêter main forte, selon cette même source. 

Le responsable de l'accident faisait alors feu à deux reprises sur l'employé municipal, a précisé le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, confirmant une information du journal local le Dauphiné Libéré.  Deux douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur place, a ajouté une source policière. L'employé municipal, qui avait selon la presse 49 ans et était père de deux enfants, est décédé des suites de ses blessures dans la journée, a annoncé le procureur en début d'après-midi. Il avait reçu deux balles dans le thorax, a-t-il précisé.

"Tout était fait pour retrouver l'auteur"

La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée, n'était que légèrement blessée, selon une source policière. Elle bénéficiera de six jours d'interruption temporaire de travail, a indiqué le parquet. Le parquet a saisi de l'enquête les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble, qui "recherchent activement le tireur", selon Éric Vaillant. Son identité restait inconnue en fin d'après-midi, dimanche, selon le procureur.

"Nous sommes en deuil", a réagi le maire de Grenoble, Éric Piolle , sur le réseau social X, évoquant "un acte inqualifiable, d'une violence extrême, qui a visé l'un de ses agents qui exerçait ses missions municipales". Le maire a également pris la parole dans l'après-midi. Ce dernier a annoncé que "tout était fait pour retrouver l'auteur" des faits et il a pointé "cette diffusion des armes dans la société" qui "génère des accidents dramatiques". Il a indiqué que la ville ouvrira lundi une cellule de soutien psychologique.

"Toutes nos pensées vont à (ses) proches, ses collègues de travail et camarades de luttes" a réagi sur X l'union CGT du Grand Grenoble, à laquelle l'agent était affilié. La préfecture de l'Isère a également fait part de sa solidarité aux collègues de "l'agent des services municipaux assassiné dans les rues de Grenoble".

"On peut supposer que celui-ci fait partie du grand banditisme ou au moins au milieu de la mafia"

Pour le moment, on sait peu de choses sur l'auteur des faits. Il est toujours activement cherché par les forces de l'ordre. Mais les premiers éléments de l'enquête permettent de dégager des hypothèses. Des douilles de calibre 9mm ont été collectées sur la scène de crime. La voiture du tireur de grosse cylindrée était plaquée en Pologne. Des indices qui renvoient au profil du grand banditisme. Yannick Bianchéri est secrétaire départemental du syndicat Alliance en Isère. 

"Un individu qui se promène à 7h30 avec une arme et qui n'hésite pas à l'utiliser pour tuer, c'est quand même pas anodin de tirer sur un individu. À la base, ça part sur un simple accident de la route. Il aurait pu exhiber son arme, il aurait pu tirer en l'air. Non. Il a sorti son arme pour tuer. On peut supposer que celui-ci fait partie du grand banditisme ou au moins au milieu de la mafia". Le dossier a été confié par le parquet à la police judiciaire de Grenoble.