L'appel de l'intersyndicale de la SNCF à faire grève deux jours sur cinq est une "main tendue aux usagers", qui doivent eux aussi se mobiliser, et constitue une forme d'action qui "respecte l'unité syndicale" retrouvée, s'est félicité Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste.
La grève comme une "main tendue aux usagers". "Cette forme d'action respecte l'unité syndicale. C'est très important, tous les syndicats sont dans le mouvement, c'est nouveau, c'est une très bonne nouvelle", a-t-il réagi sur BFMTV et RMC. C'est aussi "le signe que l'attaque est considérée comme très grave par tous les cheminots", a-t-il ajouté.
C'est enfin "une forme de main tendue aux usagers, une manière de dire 'nous ne sommes pas là pour embêter les usagers, nous sommes là pour défendre le service public'", a-t-il souligné, jugeant qu'il fallait "travailler à ce que les usagers participent" à la mobilisation "à leur manière car c'est un grand service public utile à tous qui est en cause".
"Personne ne fait la grève de gaieté de cœur". Interrogé pour savoir si le choix de cette grève perlée n'avait pas été fait pour que les grévistes ne perdent pas trop d'argent, Pierre Laurent a fait remarquer que "les salaires sont petits à la SNCF contrairement à ce qu'on dit". "Faire une grève pour un salarié, c'est difficile. Personne ne fait la grève de gaieté de cœur" : le mouvement "va être long", le gouvernement "essaie de le contourner", les cheminots, eux, "s'organisent pour qu'il soit fort et intense".
Une "tribune unitaire" de la gauche à venir. Pierre Laurent, qui travaille avec Olivier Besancenot et Benoît Hamon à un front uni sur ce sujet, a indiqué qu'il y aurait "la semaine prochaine un texte des formations de gauche" et "une tribune unitaire de ses dirigeants", disant toutefois attendre encore le réponse de Jean-Luc Mélenchon.
L'ouverture à la concurrence n'est pas obligatoire, selon Laurent. Pour sauver la SNCF, il faut "des investissements, des effectifs, et régler le problème de la dette" ; or "aucune de ces trois questions n'est réglée par le projet gouvernemental", qui ne fait que "préparer l'ouverture à la concurrence donc la privatisation progressive", a-t-il poursuivi. Selon lui, "le gouvernement n'est pas obligé d'ouvrir au privé contrairement à ce qu'il dit" et peut utiliser "un règlement qui s'appelle 'obligation de service'" pour "maintenir les concessions d'exploitation du ferroviaire au service public".