Grève à la SNCF pendant les vacances : pas de sortie de crise en vue

© Stephane Mouchmouche / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
Une réunion mercredi entre la direction de la SNCF Voyageurs et les syndicats n'a pas permis de lever la menace d'une grève agitée par les contrôleurs le week-end du 17-18 février, en pleine vacances scolaires sur une bonne partie du pays.

Les syndicats, qui portent la voix d'un collectif de contrôleurs créé sur Facebook fin 2022, dénoncent la non-application de l'accord de sortie de conflit signé à l'époque. Une grève massive des chefs de bord en plein week-end de Noël avait conduit la SNCF à annuler de nombreux TGV, laissant 200.000 voyageurs sur le carreau quelques jours avant les fêtes.

L'accord, signé en catastrophe, prévoyait une meilleure rémunération, des recrutements, ainsi que l'ouverture de discussions sur la pénibilité du métier. "La direction a essayé de nous convaincre qu'elle appliquait les mesures promises en décembre 2022, mais en face, on lui a donné moult exemples de cas ou d'endroits où ce n'était pas le cas", a expliqué à l'AFP Erik Meyer, secrétaire fédéral Sud-Rail.

Une table ronde sur la pénibilité et des dispositifs de fin de carrière anticipée organisée dès mars

Le syndicat, qui appelle à la grève avec la CGT-Cheminots et la CFDT-Cheminots, déplore par exemple la non-présence systématique de deux chefs de bord par TGV, comme initialement promis. Les questions de la pénibilité et des dispositifs de fin de carrière anticipée spécifiques aux contrôleurs, qui devaient être discutées, n'ont toujours pas été abordées, dénonce aussi Sud-Rail.

 

La direction a promis la tenue d'une table ronde sur le sujet dès mars. Elle a aussi garanti 200 recrutements supplémentaires cette année, pour atteindre le chiffre de 850 nouveaux chefs de bord en 2024. "La réunion d'aujourd'hui n'avait pas pour objet de lever le préavis, mais de faire un point complet sur l'état d'avancement des engagements, ce n'était pas une réunion de négociations", a précisé un porte-parole de la SNCF.

"Des exigences fortes d'immédiateté" de la part des syndicats

"Les organisations syndicales ont des exigences fortes d'immédiateté", a souligné la DRH de la compagnie, Lucile Quessart. "Les mesures - issues de l'accord de fin 2022 - sont toutes lancées, elles sont presque toutes pluriannuelles, donc il faut qu'on les confirme dans la durée", a-t-elle ajouté.

 

L'ensemble des TGV n'ont par exemple pas pu être systématiquement pourvus de deux chefs de bord car "on n'était pas en mesure de faire. C'est lancé, et on a bon espoir d'y arriver". Autre exemple cité par Mme Quessart : la rémunération. Un dispositif permettant de la conserver à peu près en cas d'arrêt maladie vient d'entrer en vigueur en janvier. "Peut-être que nous n'avons pas assez fait de communication" à ce sujet, a avancé la DRH.

Signe que la crise inquiète, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou recevra tous les syndicats jeudi pour aborder l'agenda social, dont le sujet de la grève des contrôleurs.