Des effectifs insuffisants et des services saturés par la forte immigration qui frappe l'île : médecins et personnels du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) se sont mis en grève mercredi à Mamoudzou pour réclamer un "plan Marshall".
200 personnes dans la rue. A l'appel d'une intersyndicale (CFDT, CGTma, FO, CFE-CGC, Sud Solidaire et le Syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte), la grève a mobilisé mercredi une partie du personnel, et le mouvement a été reconduit pour jeudi. Près de 200 personnes ont battu le pavé mercredi matin entre le CHM et l'antenne de Mayotte de l'Agence Régionale de Santé (ARS) océan Indien. Les grévistes étaient plus nombreux mais beaucoup ont été réquisitionnés.
Un hôpital qui soigne "toute la région de l'océan Indien". "L'hôpital continue de fonctionner pour les urgences et les consultations", a expliqué le docteur Gérard Javodin, président du Syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte. La principale revendication des grévistes porte sur les effectifs. "Nos capacités humaines et hôtelières sont saturées pour des raisons que tout le monde connaît aujourd'hui : l'immigration galopante", a-t-il souligné. "On est un hôpital qui a vocation à soigner les habitants de Mayotte mais c'est carrément toute la région de l'océan Indien (Comores, Madagascar...) qui vient se faire soigner à Mayotte", a confirmé Madi Assani, technicien de laboratoire et délégué syndical CGTma Santé.
300 lits. Le 101e département français subit une forte pression migratoire venant principalement des îles voisines des Comores, qui ne sont qu'à 70 km de ses côtes. En 2014, la préfecture de Mayotte avait annoncé 19.991 reconduites à la frontière. "L'hôpital prévu pour 300 lits accueille le triple des malades. Dans une chambre prévue pour un ou deux malades, le nombre est multiplié par deux. Un lit d'hospitalisation est occupé par deux personnes, les chambres et les couloirs de l'hôpital sont remplis", a déclaré Mohamed El Amine, agent hospitalier depuis 25 ans.