Syndicats et ministère des Outre-mer sont parvenus vendredi à un accord "de méthode" pour répondre aux revendications d'"égalité réelle" avec la métropole réclamées par les syndicats, après plus de deux semaines de barrages routiers qui paralysent l'île. La ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a reçu pendant plus de cinq heures une intersyndicale FSU, FO, CGT, FAEN, CFDT, Solidaire, venue à Paris réclamer l'alignement de Mayotte, devenue 101e département français en 2011, sur la métropole, notamment en matière de Code du travail, de prestations sociales, de salaires ou de services publics.
De nouveaux barrages vendredi matin. Vendredi matin, après plusieurs levées de barrage jeudi par les forces de l'ordre, de nombreux barrages avaient été réinstallés très tôt au nord, au sud et au centre de l'île, paralysant à nouveau la circulation. En fin de journée, la quasi totalité avait été levée. A l'issue de la réunion à Paris, les représentants se sont dit plutôt satisfaits des engagements pris, qui portent surtout sur un calendrier de discussions et de mise en application des différentes mesures de rattrapage, mais ont promis de rester "vigilants". Une assemblée générale est prévue samedi à Mayotte, pour décider ou non de la levée des barrages. Syndicats et ministères (des Outre-mer, de la Fonction publique, du Travail et des Affaires sociales) sont parvenus à un accord notamment sur le Code du travail de droit commun, qui devra s'appliquer au 1er janvier 2018, un objectif qui devra être inscrit "dans une loi", a précisé George Pau-Langevin.
Les mesures prises. Pour les fonctionnaires, l'accord confirme notamment le passage à un taux d'indexation de 40% du traitement (sur-rémunération) à partir du 1er janvier 2017 avec une clause de revoyure avancée au 1er semestre 2017. Ils ont aussi convenu de se revoir au second semestre 2016 sur la question de l'application du Code de la Sécurité sociale, après analyse "des situations comparées entre la métropole et Mayotte". Sur les retraites, l'accord prévoit une "concertation interministérielle" et l'engagement de travaux avec les partenaires sociaux, après la remise prochaine d'un rapport attendu sur le sujet. Il est également prévu d'étudier "la mise en oeuvre de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) à Mayotte avant la fin 2016" et de mettre en oeuvre la prime d'activité au troisième trimestre 2016. Concernant le financement de ces mesures, "c'est notre travail de nous expliquer avec Bercy", a dit George Pau-Langevin, estimant "qu'à partir du moment où nous sommes arrivés à un accord sur les revendications, le calme devait revenir à Mayotte".