Les syndicats de pilotes représentatifs à Air France ont rejeté jeudi le nouveau protocole de fin de conflit transmis dans la nuit par la direction, quasiment "un copier-coller" du précédent, selon eux, et qui ne contient "aucune proposition" permettant de lever la grève débutant samedi. Sollicité, le groupe Air France-KLM n'a pas fait de commentaire.
"On n'éteint pas le feu en soufflant dessus". "Les propositions de la direction nous sont parvenues cette nuit: rien!", a résumé Grégoire Aplincourt, le président du deuxième syndicat de pilotes à Air France (Spaf). Le document contient "des demandes en plus de la part de la direction et aucune proposition", selon le syndicaliste qui prévient: "On n'éteint pas le feu en soufflant dessus". Le protocole de fin de conflit est "un copier-coller" du précédent transmis mercredi, "à deux phrases près", ajoute Emmanuel Mistrali du syndicat majoritaire SNPL, interrogé par l'AFP.
"Tradition du 'non' de principe". Il contient certes "quelques avancées minimes" mais "toujours pas le moindre engagement", la direction ne fait que "s'engager à la discussion", a poursuivi Emmanuel Mistrali. Le représentant du SNPL maintient que les revendications sont "raisonnables", notamment sur le partage d'activité entre Air France et KLM, que les syndicats veulent rééquilibrer en faveur de la première. Cela ne coûte "rien de plus que l'investissement déjà programmé" sur plusieurs années. A la veille de l'ouverture de l'Euro, il répète que les parties sont "proches" d'une solution acceptable pour tous, "mais encore une fois ça se heurte aux dogmes, à la tradition du 'non' de principe aux pilotes".
Grève de samedi matin à mardi soir. Tout en se déclarant ouvert à la poursuite des discussions, Emmanuel Mistrali accuse le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, de "préférer gérer la grève que tout faire pour l'annuler". Au-delà de la question de la pérennité d'Air France, menacée selon les syndicats français par l'essor des autres composantes d'Air France-KLM (Hop!, Transavia, KLM), les pilotes s'opposent à la modification depuis le 1er juin de certaines règles de rémunération. La grève initiée par le SNPL, le Spaf et Alter (non représentatif), est prévue pour durer de samedi matin à mardi soir. Faute d'être entendus, les syndicats menacent d'appeler ensuite à de nouveaux arrêts de travail.