A quoi ont droit les voyageurs dont le train a été annulé ou le vol retardé en raison d'une grève des transports ? La politique en matière d'indemnisation est différente selon les cas. Me Roland Pérez nous aide à y voir plus clair.
- Les trains
"On ne peut pas obtenir grand chose" de la SNCF, affirme l'avocat sur Europe 1, vendredi. Les voyageurs dont le train a plus d'une heure de retard peuvent cependant demander le remboursement de leur billet. En général, les agents SNCF leur distribuent à l'arrivée à destination des enveloppes sur lesquelles le processus de demande de remboursement est expliqué. "En revanche, concernant les indemnisations intermédiaires (chambre d'hôtel réservée, correspondance avec un avion ratée...), il a été jugé à plusieurs reprises que la SNCF n'est pas responsable", a insisté l'avocat. Elle va cependant faire en sorte que les voyageurs soient réacheminés dans les meilleurs délais, sans avoir à payer un nouveau billet de train.
Dans le cas d'une grève des trains, la SNCF estime que le risque est "prévisible" et ne procède pas au remboursement des voyageurs.
- Les avions
"On a beaucoup plus de droits en ce qui concerne les transports en avion", indique Me Roland Pérez. Deux cas de figure sont à distinguer. Lorsqu'il s'agit d'une grève du personnel de la compagnie aérienne, cette dernière "reste responsable et doit vous indemniser", note l'avocat. En revanche, lors de "cas de force majeure" - alerte sanitaire dans un pays de destination, alerte météorologique, alerte à la bombe, grève des contrôleurs aériens - la compagnie refuse en général d'indemniser ses passagers. Or, "la jurisprudence européenne semble dire que, même en cas de grève des contrôleurs aériens, la compagnie vous doit indemnisation", nuance Me Pérez.
Cette indemnisation peut varier entre 250 euros et 600 euros, "outre le remboursement de votre billet", précise l'avocat. Par ailleurs, le médiateur du tourisme peut être contacté par les passagers s'estimant lésés.