Grève de la SNCF : un TGV sur deux circulera ce week-end, avec une priorité donnée sur les trajets vers les Alpes

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avec AFP , modifié à

Ce week-end de chassé-croisé, en plein milieu des vacances, va être fortement perturbé à cause d'une grève des contrôleurs à partir de ce vendredi jusqu'à dimanche inclus. Les employés du rail français réclament notamment une hausse des salaires. Côté trafic, un TGV sur deux est annulé tout comme les Intercités. Europe 1 fait le point.

Chaos en vue dans les gares en plein week-end des vacances scolaires : seul un TGV sur deux circulera vendredi, samedi et dimanche en raison d'une grève des contrôleurs, selon la SNCF, qui compte donner la "priorité" aux trajets vers la montagne et aux enfants.

"La circulation des trains sera fortement perturbée" entre 20 heures jeudi et 8 heures lundi, a prévenu l'opérateur ferroviaire dans un communiqué. Le ministre des Transports Patrice Vergriete s'est dit "surpris" de la grève.

Trois quarts des chefs de bord en grève

Dans le détail, le service sera réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités de jour et de nuit, a annoncé la SNCF . Il sera "normal" pour les trains Ouigo classiques et "perturbé" pour les liaisons européennes, comme l'Eurostar.

Trois quarts des chefs de bord, sans qui un TGV ne peut pas circuler, devraient faire grève ce week-end, selon la SNCF. "Toutes les liaisons seront assurées, avec moins de trains", a expliqué, lors d'un point de presse Christophe Fanichet, patron de SNCF Voyageurs.

Il avait auparavant, sur franceinfo, annoncé une priorité pour "les départs et les retours de la neige". Il s'agit d'un des principaux week-ends de chassé croisé des vacances scolaires, avec un million de voyageurs prévus sur les lignes SNCF.

"Un TGV sur deux, ça ne veut pas dire un Français sur deux qui partira en vacances"

"Les Français savent que la grève est un droit", mais "aussi que travailler est un devoir", a réagi le Premier ministre, Gabriel Attal lors d'un déplacement à Villejuif (Val-de-Marne), déplorant "une forme d'habitude" d'annonces de grèves de cheminots "à chaque vacances qui arrivent".

"Un TGV sur deux, ça ne veut pas dire un Français sur deux qui partira en vacances" mais "beaucoup plus que ça", a souligné Christophe Fanichet, "confiant" pour "ceux qui partent à la neige" et "surtout" le retour de "ceux qui sont partis la semaine dernière".

Concernant les quelque 9.000 enfants qui doivent voyager seul avec le service Junior et Cie, le voyage est assuré pour 85 % de ces jeunes "et on va proposer une solution" aux autres, a-t-il promis. Les clients, qui sont informés par SMS et courriel, sont encouragés à décaler leur voyage au lundi, voire à jeudi : "il reste de la place", a souligné Christophe Fanichet. Quelque 300.000 places sont encore disponibles, selon la SNCF.

Les clients dont le train est supprimé pourront échanger leur billet sans frais ou se faire rembourser la totalité du prix. Le transporteur offre également une réduction de 50% sur le prochain voyage aux concernés, grâce à un code envoyé "automatiquement" et "sous un mois".

Grève "incompréhensible" -

Au milieu des vacances scolaires de la zone C (Ile-de-France) et au début de celles de la zone A (Bordeaux, Lyon, Grenoble...), la CGT et Sud-Rail ont déposé un appel à la grève. L'Unsa n'a pour sa part pas déposé de préavis et la CFDT-Cheminots levé le sien. Christophe Fanichet a dénoncé un mouvement social "incompréhensible".

Les syndicats grévistes estiment que l'accord de sortie de crise négocié fin 2022, quand une grève le week-end de Noël avait laissé 200.000 voyageurs sur le carreau, tarde à être appliqué. "Les engagements de l'entreprise qui ont été pris en décembre 2022 sont tenus", a répliqué le patron de SNCF Voyageurs.

"On avait promis des postes supplémentaires, ces postes sont présents", a-t-il martelé. Et le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a même fait des promesses supplémentaires en février et annoncé le versement d'une prime supplémentaire de 400 euros. Il avait appelé mardi les contrôleurs à "réfléchir" et "bien prendre la dimension" des concessions faites par la direction avant de mettre à exécution leur menace de grève.

Une revalorisation des indemnités 

"On augmente l'emploi, on augmente les salaires, on propose une plateforme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances", avait estimé Jean-Pierre Farandou.

Le groupe a également revalorisé l'indemnité de résidence pour les salariés habitant là où le marché immobilier est en tension, a consenti à 3.000 promotions supplémentaires, et a décidé la création de 1.100 emplois supplémentaires, dont 200 contrôleurs, avait égrené le patron. Quant à une potentielle grève des aiguilleurs, dépendant de la filiale SNCF Réseau, le week-end suivant, "il est trop tôt pour parler de ce sujet", a jugé Christophe Fanichet.

Des voyageurs lassés 

A la gare de Lyon, ce mercredi, les réactions des voyageurs oscillent entre la compréhension, la lassitude et l'inquiétude. "C'est juste très lassant et ça devient récurrent. Faire des grèves préventives à un moment il y en a qui bosse !", déclare un usager. Pour éviter d'être impacté par la grève, certains voyageurs ont décidé d'anticiper. Mon métier me permet de pouvoir télétravailler et donc de rester dans le Sud et de rentrer quand je veux", déclare un passager prévoyant. La SNCF a d'ailleurs précisé, qu'il reste des places dans les trains qui n'ont pas été supprimés.