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Charles Luylier / Crédit photo : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Un grondement sourd se fait entendre au fond des campagnes… En dépit des annonces et des mesures d’urgence du début d’année, les problèmes des paysans ne sont pas réglés et la crise pourrait à nouveau éclater. Un signe qui ne trompe pas : dans le Tarn, les paysans inversent les panneaux entre les communes.

Budget, immigration, éducation nationale... Les dossiers urgents et brûlants sont nombreux pour l'exécutif. Le domaine de l'agriculture n'y échappe pas, et les paysans attendent toujours que l'État tienne ses promesses. Et ils n'attendront pas indéfiniment. S'ils veulent bien laisser à la nouvelle ministre Annie Genevard le temps d'arriver à son bureau, les agriculteurs sont à bout. Dix mois après leur mobilisation, la situation ne s'est pas améliorée. Elle a même empiré.

Des panneaux inversés pour témoigner de la colère

Sécheresses, inondations, fièvre catarrhale. C'en est trop. Dans le Tarn, le ras-le-bol se voit de nouveau sur les panneaux des communes. L'an dernier, ils étaient tête en bas. Désormais, ils sont échangés d'une ville à l'autre, signe silencieux de la colère qui gronde. "Là, on est à Albi, qu'on a rebaptisé Castres." Aujourd'hui, c'est le panneau de la ville de Castres qui est retrouvé à l'entrée d'Albi. Plusieurs autres communes ici ont été la cible de cette opération commando menée par Cédric Veaux, secrétaire général de la FDS du Tarn. "On l'a fait de nuit. On est allé enlever les panneaux et on s'est retrouvés pour faire l'échange. Il y a un an, c'est nous qui avons initié le mouvement des panneaux retournés", lance fièrement un agriculteur concerné.

Tout s'est en effet accumulé ici depuis un an : sécheresse sans précédent et surtout fièvre catarrhale dans les cheptels de bovins comme celui de Christophe Renault qui, comme tous les éleveurs du département, n'a pour l'instant pas droit au vaccin gratuit.

"L'an dernier, sur mon troupeau, il y a eu deux bêtes qui sont mortes, trois avortements. Aujourd'hui, je me suis aperçu que mes animaux étaient contaminés par un virus à peu près similaire. Les conséquences vont être les mêmes sur l'exploitation." L'éleveur attend donc le nouveau gouvernement au tournant. "Le gouvernement Barnier, on ne le jugera que sur les actes, mais surtout, on va s'assurer que l'étincelle n'arrive pas. La situation est restée explosive depuis l'an dernier", rappelle Christophe Renault. C'est pourquoi les panneaux ici dans le Tarn ont été inversés : en guise d'avertissement.