Alors que la loi Santé chère à la ministre Marisol Touraine doit être examinée mardi au Sénat, les médecins mettent la pression. La quasi-totalité des organisations de médecins libéraux, dont le principal, MG France, ont appelé à la fermeture des cabinets de samedi à mardi, pour lutter contre le tiers-payant généralisé, qui devrait permettre aux patients de ne plus avancer d’argent lors des consultations. Et à les croire, la grève a pris de l’ampleur lundi.
"En Ile-de-France, il y a au moins un cabinet fermé sur deux". La très forte mobilisation des médecins généralistes s'est confirmée lundi en Rhône-Alpes avec plus de 50% des cabinets fermés lundi à la mi-journée, et jusqu'à 100% dans certains secteurs, selon MG France. Les centres du 15 étaient totalement saturés d'appels : "Très peu de réquisitions ont été faites par l'ARS (Agence régionale de santé) qui, comme la ministre de la Santé, n'a pas cru en la mobilisation des généralistes et n'a pas anticipé", a informé le syndicat. "La mobilisation est également très forte en Auvergne, Normandie, Aquitaine ou encore dans le Languedoc", a précisé un responsable de MG France, François Wilthien. "En Ile-de-France, il y a au moins un cabinet fermé sur deux". A Toulouse, quelque 200 médecins généralistes et spécialistes libéraux se sont rassemblés lundi en fin de matinée devant le siège de l'ARS.
"On veut faire de nous des fonctionnaires déguisés". MG France Rhône-Alpes appelle à la reconduction de la grève mardi et mercredi avec une manifestation régionale devant l'ARS mardi à 14h30. "On remet en question l'essence de notre métier", a expliqué Jérôme Marty, président national de l'UFML (Union française pour une médecine libre), estimant qu'en moyenne 65% des libéraux étaient en grève au niveau national. "On veut faire de nous des fonctionnaires déguisés, on touche à la liberté du médecin et des patients", a affirmé Michel Struye, généraliste près de Tarbes, qui portait des chaînes factices aux poignets.