Blouses blanches et fumigènes verts : dans le cortège lilloise, 2.500 pharmaciens, préparateurs en pharmacie et étudiants ont fait valoir leur colère ce jeudi, journée de mobilisation nationale de la profession pour notamment protester contre les difficultés d'approvisionnement en médicaments et la financiarisation de la profession de pharmacien.
"Non à la vente en ligne", "Marre des ruptures", pouvait-on lire dans le dos d'Hélène, qui tient une officine à Libercourt dans le Pas-de-Calais. "Depuis à peu près six mois, ce sont des pénuries tout le temps, en permanence sur des médicaments importants", dénonce-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est vraiment compliqué, tous les jours, à chaque ordonnance, d'avoir un problème, de devoir appeler le médecin et être face aux gens qui ne comprennent pas forcément tout le temps, qui sont agressifs, qui nous en veulent alors qu'on n'y est pour rien, on n'arrive pas à se fournir", se désole la pharmacienne.
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"Quand on va dans la rue, c'est qu'il y a de bonnes raisons"
Il y a donc une "exaspération" de la profession, ajoute Hélène. La dernière mobilisation des pharmaciens remonte à dix ans. "Quand on va dans la rue, c'est qu'il y a de bonnes raisons", convient Grégory Tempremant, président de l'Union régionale des professionnels de santé pharmaciens des Hauts-de-France. "Les pharmacies sont asphyxiées financièrement. Parallèlement à ça, il y un projet de loi pour libéraliser le médicament sur les plateformes Internet. Les choses se font aujourd'hui en dépit du bon sens, et surtout aux dépens de la santé des concitoyens", tranche-t-il.
"Je refuse qu'il y ait des déserts pharmaceutiques comme il y a des déserts médicaux aujourd'hui", conclut Grégory Tempremant. En l'espace de dix ans, 2.000 officines ont fermé, soit 10% des pharmacies françaises.