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Frédéric Michel (correspondant ), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Eric Beracassat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
De nombreuses pharmacies devraient baisser leur rideau ce jeudi, comme dans le sud-est de la France. Entre Menton et Vintimille, les patients traversent même la frontière pour acheter leurs médicaments, face aux ruptures de stock. Europe 1 s'est rendue sur place.

Dans une pharmacie du centre de la ville italienne de Vintimille, à la frontière entre l'Italie et la France, il n'est pas rare de voir des Français s'approvisionner en médicaments. Que viennent-ils chercher en priorité ? "Cela dépend du moment, du Doliprane par exemple", renseigne une pharmacienne. Cette situation s'explique par les difficultés rencontrées côté français. "Ça arrive quand les produits sont en rupture", explique Anna, préparatrice de commande dans une pharmacie de Menton.

Les Français "vont en Italie pour aller chercher les médicaments. Par contre, des Italiens qui viennent chercher en France, ça arrive très souvent", précise-t-elle au micro d'Europe 1.

"On vend nos médicaments pas assez chers"

Et si les Italiens viennent en France, c’est notamment parce que le prix des médicaments est bien moins cher. "On vend nos médicaments pas assez chers en France. Certains pays comme l'Allemagne ont décidé eux de remonter le prix il y a déjà deux ans pour éviter ces problèmes de pénurie, la France n'a pas pris en main cet enjeu", constate Raphaël Gigliotti, le président du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes.

"Ça fait plusieurs mois où on a des difficultés à s'approvisionner en amoxicilline pédiatrique par exemple. Il y a des antidiabétiques qui sont difficiles à avoir", affirme-t-il. "C'est très cyclique : aujourd'hui, on est entre 4.000 et 5.000 molécules. Ça tombe comme un couperet, on n'a pas d'alerte sur un médicament qui va tomber en rupture", précise Raphaël Gigliotti.

Entre un prix des médicaments insuffisants, l’extension des déserts médicaux, la concurrence des plateformes en ligne et des grandes surfaces, en dix ans, 2.000 pharmacies ont définitivement baissé leurs rideaux. Voici l'un des constats qui pousse les professionnels à ne pas ouvrir leur porte ce jeudi.