"Ça ne peut plus durer". Après deux semaines de conflit entre le gouvernement et les douaniers français, qui réclament plus de moyens à l'approche du Brexit, les patrons routiers ont crié leur colère contre cette "grève du zèle" touchant les ports de Calais et Dunkerque, en organisant une opération filtrage mardi soir sur l'autoroute A16, au niveau de la frontière franco-belge.
"On ne peut pas s'amuser à bloquer tout le monde sur la route". Dans le viseur des patrons routiers : le renforcement sensible des contrôles aux frontières avec pour conséquence des retards conséquents pour les passagers de l'Eurostar, mais surtout des kilomètres de bouchons de camions à l'entrée du tunnel sous la Manche, dus à la grève des douaniers. Tous les poids lourds sont pénalisés, même ceux qui ne veulent pas traverser la frontière. "On ne peut pas s'amuser à bloquer tout le monde sur la route", peste Oliver Boulant au micro d'Europe 1. Ce patron routier voit certains de ses chauffeurs "qui font du régional, être bloqués quatre heures sur la route parce qu'on (les douaniers ndlr) ne leur demande pas où ils se rendent", explique-t-il.
20% de chiffre d'affaires journalier en moins. Des retards qui ont un fort impact financier sur ces entreprises : "On estime notre perte à 20% de notre chiffre d'affaires journalier", indique Sébastien Allan, transporteur à Boulogne-sur-Mer. "Ça fait 15 jours que ça dure et les douaniers ont dit qu'ils allaient continuer ! Mais nous, on ne pourra pas, on arrêtera. Ce sera chômage technique ou même fermeture".
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Un conflit social enlisé. Malgré la proposition de Gérald Darmanin d'une enveloppe de 14 millions d'euros à la suite d'une réunion de près de quatre heures avec les syndicats à Bercy le 12 mars, le piquet de grève est maintenu. Et les transporteurs se retrouvent les victimes collatérales d'un conflit social dont ils ne voient pas le bout du tunnel.