"On assume le fait de faire un effort financier pour nos clients." Vendredi, le directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat, a salué un geste "simple, lisible et homogène" : la compagnie ferroviaire a choisi d'accorder à ses abonnés TER des tarifs réduits de 50% en juin. La principale mesure de remboursement, mise en place trois semaines après le début d'une grève de moins en moins suivie, peine pourtant à convaincre les usagers interrogés par Europe 1 en gare de Lille.
"Ça devient insupportable". "Aujourd'hui, il n'y a pas de solution de repli", s'agace un usager, qui craint que les démarches d'indemnisation ne soient complexes et décourageantes pour les voyageurs. "On vous prélève votre abonnement automatiquement, donc 206 euros dans mon cas, et derrière vous prenez votre voiture, vous allez utiliser 120 euros, si ce n'est pas 200 euros d'essence ou de diesel... Ça devient insupportable." "On s'attendait vraiment à quelque chose de plus costaud pour les usagers", renchérit Gérard Dupagny, président de l'association "À fond de train". "Les annonces, c'est du saupoudrage, du misérabilisme."
"Rien ne m'est proposé". Pour les usagers du TGV, l'annonce est encore plus décevante : la réduction de l'abonnement, à hauteur de 30%, ne se fera que si moins d'un train sur trois a circulé sur leur ligne habituelle pendant les jours de grève, entre le 22 mars et le 19 avril.
"La gestion de la clientèle est inexcusable", s'agace une femme prenant le train tous les jours pour aller travailler à Bruxelles. "Rien ne m'est proposé pour remboursement puisqu'apparemment, il y avait plus d'un train sur trois, ce qui n'est pas vrai..." Face à ce constat, les associations de voyageurs promettent de continuer leurs actions et de mobiliser les élus pour obtenir gain de cause. Ils comptent aussi sur une rencontre avec Elisabeth Borne, prévue lundi au ministère des Transports.