C'est une action symbolique menée par les jeunes vendredi : une "grève pour le climat" qui les tient éloignés des salles de classe afin d'alerter sur l'urgence des changements climatiques. Une initiative saluée par l'ex-ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, au micro d'Europe 1. "Les jeunes peuvent mettre la pression sur les États parce qu'ils se mobilisent puissamment. Et ça, c'est nouveau", a-t-elle estimé. "Pour avoir présidé la conférence de Paris sur le climat [en 2015, je sais que] cette mobilisation des jeunes n'existait pas. Elle est donc montée en puissance."
Selon l'actuelle ambassadrice des pôles, "la prise de parole des jeunes, qui mettent les générations précédentes devant leurs responsabilités, nous oblige à agir". Et les critiques virulentes adressées par certains à leur tête de gondole, Greta Thunberg, la font bondir. "Je trouve ça scandaleux, c'est la démonstration même de l'incompréhension de la génération d'avant. Lorsque les jeunes prennent la parole pour dire des vérités, ils méritent le respect. Cette jeune femme, contrairement à ce qui est dit, ne répète pas des formules. Elle est très brillante. Heureusement qu'ils sont là, ces jeunes."
Un meilleur suivi des politiques environnementales
Sur le fond du sujet, à savoir les politiques environnementales au niveau mondial, Ségolène Royal préconise un suivi plus poussé. "Il faut que les mobilisations et les sommets débouchent sur des actions et sur le fait de rendre des comptes. Je préfèrerais que, plutôt que des sommets, il y ait un tableau de bord rendu public pour savoir comment chaque État a respecté les obligations prises dans le cadre des accords de Paris sur le climat." Mais l'ancienne ministre reconnaît néanmoins que des sanctions sont quasiment impossibles à prendre contre les retardataires et/ou récalcitrants. "Les contraintes sont très difficiles à mettre en place, cela voudrait dire qu'une instance internationale est capable de faire des punitions sur les pays."
Le lien entretenu entre croissance et respect de l'environnement est néanmoins une bonne raison d'espérer, selon Ségolène Royal. "La Chine, aujourd'hui, est en train de nous passer devant en matière de véhicules électriques ou de monter en puissance sur les énergies renouvelables", prend-elle en exemple. "Il y a une saine émulation autour des technologies qui crée des activités et des emplois. Lorsque les pays seront enfin convaincus que sortir de la crise et du chômage [se fera] aussi grâce à la transition énergétique et écologique, les dynamiques positives se mettront en place."