Ils sont les victimes collatérales de la grève à la SNCF, organisée deux jours sur cinq depuis près d'un mois : sur la grand place devant la gare de Cannes, cafés et restaurants voient leur fréquentation baisser... et pas seulement les jours où les trains ne circulent pas.
"Tous les travailleurs ne peuvent pas venir". D'ordinaire, les voyageurs se posent volontiers quelques instants le temps d’un café avant de monter dans leur train. Mais dans le bar de Mike, juste en face de l’entrée de la gare, la clientèle se fait désirer depuis plusieurs semaines. "Ça nous fait perdre au moins 20% de la clientèle, parce qu'on a beaucoup de clients qui viennent de Nice", explique le gérant. "Tous les travailleurs ne peuvent pas venir."
"Un stress général qui se met en place". Trente mètres plus loin, Michel Adami, propriétaire d'un autre bar-restaurant, confirme le diagnostic, aggravé selon lui par la durée du mouvement. "Quand c'était une semaine de grève, on perdait sur une semaine et après c'était fini", déplore-t-il. "Tandis que là, c'est vicieux comme grève parce que c'est tout le mois, c'est une baisse générale. Les gens se disent qu'il y a grève, il ne savent pas exactement quel jour... Déjà moi, en face, j'ai du mal à leur dire quels sont les jours de grève, imaginez quelqu'un qui voyage ! C'est un stress général qui se met en place."
Conséquence directe : le restaurateur, qui devait embaucher un saisonnier ces jours-ci, attendra finalement quelques semaines.