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François Geffrier, édité par A.H.
Les cadres supérieurs ne concernent que 2% des effectifs de la SNC, et ne sont pas opposés à la réforme du rail. Pour autant, ils refusent la méthode employée par le gouvernement.

Jusqu'ici, on ne les avait pas entendus. Bien qu'ils ne fassent pas grève, les cadres supérieurs de la SNCF commencent à donner de la voix face à la réforme ferroviaire. Le syndicat national des cadres supérieurs (SNCS) a rédigé une lettre qu’il enverra au Premier ministre Édouard Philippe dans la semaine pour le questionner sur certains points, et critiquer la méthode et les arguments du gouvernement. 

"On ne veut pas être humiliés". "Nous ne sommes pas contre la réforme, mais on ne veut pas être humiliés." Voilà ce que Jean Wieland, président adjoint du SNCS, a envie de dire au Premier ministre Edouard Philippe. Il est en train de peaufiner ses questions, qui seront un peu les mêmes que celles envoyées, et restées sans réponses, à la ministre des Transports il y a trois semaines. 

"Tout le monde s'est senti meurtri". Les cadres supérieurs ne concernent que 2% des effectifs de la SNCF et seuls quelques centaines seraient encartés à la SNCS. Mais le discret syndicat n'en demeure pas moins choqué par les attaques du Premier ministre sur l'entreprise et son efficacité. "D'un seul coup, les cheminots devenaient des parasites, des nantis", dénonce Christian Petit, vice-président du syndicat, au micro d'Europe 1. "Ce sujet a été très mal vécu par les managers qui se défoncent. Tout le monde s'est senti meurtri, alors on signe la fin de la récré. Les cheminots ne peuvent être responsables du manque d'investissements", plaide-t-il.

"On est à fond la caisse". "La dette, ce n’est pas la dette des cheminots, c’est celle des dirigeants politiques successifs", confirme son collègue Jean Wieland sur Europe 1. "Nous, nous n’arrêtons pas d’innover et de nous moderniser", fait-il valoir. Le président adjoint du SNCS donne l’exemple des TGV low cost Ouigo, du programme H00 pour que les trains partent à l’heure, du site OuiSNCF, leader du ecommerce en France. "On est à fond la caisse", assure ce syndicaliste atypique qui rejette toute idée de grève, mais critique la méthode du gouvernement, tout en parlant de "Guillaume" quand il évoque le PDG de la SNCF.