Des producteurs et travailleurs de la filière palmipèdes ont mené des actions dans quatre départements du Sud-Ouest dans la nuit de jeudi à vendredi pour exiger le versement rapide d'indemnisations pour faire face à la grippe aviaire. "Payez vite et tous", ont inscrit sur les locaux de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) à Mont-de-Marsan des membres du collectif "Canards en colère", regroupant des éleveurs et employés de la filière dans les Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées. Des palettes, plumes, pneus et bottes de foin ont été déposés devant ces locaux. La chambre d'agriculture a également été visée. Parallèlement, une cinquantaine de radars routiers ont été bâchés par des membres du collectif dans les quatre départements.
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— Canards en colères a (@coleredescanard) 3 février 2017
"On nous interdit de gagner de l'argent". "Nous demandons que des moyens financiers nous soient donnés dans les plus brefs délais. On nous interdit de gaver, et donc de gagner de l'argent, et on ne sait pas quand est-ce qu'on va reprendre", a expliqué Lionel Candelon, co-président de ce collectif qui veut se démarquer des syndicats et revendique une soixantaine de membres. "Il y a des foyers de contamination partout. On n'est pas sorti de la contamination. Les gens ne travaillent pas depuis le 1er décembre, comment ils font ?", a-t-il déploré, promettant de nouvelles actions dans les semaines à venir. Le 19 janvier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé que les éleveurs de canards du Sud-Ouest pénalisés par la grippe aviaire seront indemnisés à partir de mars, en fonction du nombre de canards perdus du fait de la maladie ou des abattages préventifs pour enrayer l'épidémie.
Action contre l'abattage de canards sains. Parallèlement, dans les Landes, une soixantaine d'éleveurs se sont rassemblés à l'appel du Modef, qui représente surtout les petits exploitants agricoles, dans une exploitation à Gamarde-les-Bains pour s'opposer à l'abattage de canards sains dans un "élevage autarcique", c'est-à-dire qui assure la totalité des phases d'élevage, de gavage et d'abattage en circuit fermé. "Le gouvernement a reculé sur le principe de conserver les élevages autarciques. C'est à la demande du Cifog (inter profession du fois gras), qui représente les industriels et uniquement les industriels. On est sur autre chose que de la prévention, on veut porter atteinte à la production fermière traditionnelle, ça nous rend furieux !", a déploré Christophe Mesplède, président de l'antenne landaise du syndicat.