L'ensemble de la filière avicole (élevage de volailles) française a signé jeudi à Paris un "pacte" pour s'engager à réformer les méthodes de production et de transport afin de limiter les risques de propagation des virus, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Filières canards et foie gras et volailles de chair. Cette signature de 32 acteurs du secteur, allant des banques aux coopératives en passant par les éleveurs, accouveurs et transporteurs porte aussi bien sur la filière canards et foie gras, durement éprouvée par deux épidémies successives de grippe aviaire en 2015/2016 et 2016/2017, que sur celle des volailles de chair, soit en tout des milliers d'entreprises. Elle intervient à la veille d'un vide sanitaire total de six semaines dans les élevages de canards de 1.134 communes du sud-ouest, à l'issue duquel l'ensemble de la filière foie gras pourra redémarrer.
"Il s'agit de la mise en place d'une stratégie de biosécurité pour faire face au risque de l'influenza aviaire et aux risques sanitaires en général" a déclaré Stéphane Le Foll à la presse, très satisfait d'avoir obtenu notamment la signature de l'ensemble des syndicats agricoles, allant du Modef à la FNSEA en passant par la Confédération paysanne, qui avait été dans les premiers à dénoncer le modèle industriel de production des canards pour expliquer la diffusion rapide du virus.
Transports et contrôles. Ce "pacte" comprend notamment des changements radicaux dans la manière de transporter les volailles, de nombreux contrôles sanitaires à plusieurs étapes de l'élevage et des confinements en intérieur pendant les périodes de passages d'oiseaux sauvages. Il nécessite aussi des investissements lourds. Il va être présenté à la Commission européenne, qui a fourni des aides d'urgence conséquentes pour aider les éleveurs du sud-ouest, et communiqué aux pays européens dont les élevages en plein air ont aussi souffert.
L'épidémie du virus H5N8 cette année a provoqué l'abattage de plus de 4 millions de volailles en France, des pertes évaluées à 250 millions d'euros et un arrêt total des élevages du sud-ouest, bastion du foie gras en France.