"On vient, on prend, et s’il faut taper pour prendre, on tapera pour prendre ! Mais on veut notre dû." À quatre jour du lancement du "Ségur de la Santé", David François, ergothérapeute en psychiatrie et militant CGT, fait partie des 200 à 300 soignants et citoyens qui se sont réunis devant l’hôpital parisien Robert Debré, ce jeudi après-midi, pour montrer leur détermination à voir une amélioration de la santé de l'hôpital public français. En plus d'une revalorisation salariale, déjà promise par le ministre de la Santé Olivier Véran, les soignants veulent plus d'effectifs dans les services, et aussi plus de lits disponibles.
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"La crise a changé notre détermination et notre volonté"
Les soignants étaient déjà en colère avant l'épidémie. L'urgence de la crise sanitaire engendrée par le coronavirus n'a donc fait que mettre sous le tapis ce ressenti, avant de l'encourager. "On a envie de repartir à la bataille", confirme au micro d'Europe 1 l'ergothérapeute. Le Covid-19 a été un passage "dur, parce qu'on a de nombreux collègues qui sont tombés malades", mais "la crise a changé notre détermination et notre volonté, nous ne voulons pas discuter avec ce gouvernement".
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"On va aller arracher nos droits"
"De façon polie et correcte, on peut dire qu'avant la crise on pouvait se mettre autour d'une table et discuter, mais maintenant il n'y a aucune envie de négocier", affirme-t-il, avant de marteler : "C'est 300 euros et une augmentation des effectifs des les hôpitaux, un point c'est tout ! On va aller arracher nos droits et il est hors de question qu’on négocie les 35 heures contre une augmentation de salaire. On vient, on prend, et s’il faut taper pour prendre, on tapera pour prendre ! Mais on veut notre dû."
"Du fric, du fric pour l'hôpital public !"
Plus nuancés mais tout aussi déterminés pour cette opération "#jediscolère", plusieurs dizaines de soignants brandissaient devant l'hôpital des pancartes "blouses blanches colère noire" ou "managers technocrates, hors hôpital", au son des casseroles. "On ne veut pas de médailles ou de défilé mais des revalorisations de salaires", indique pour sa part Laurent, infirmier, du collectif Inter-Urgences. Entre deux prises de parole, l'assistance oscille entre "du fric, du fric pour l'hôpital public !" et le désormais célèbre "on est là, même si Macron ne veut pas nous on est là", chanté dans tous les rassemblements de "gilets jaunes".