L'appel d'une intersyndicale de policiers à se rassembler devant les palais de justice de France pour dénoncer notamment le "laxisme" de la justice envers les agresseurs de forces de l'ordre a faiblement mobilisé mardi midi. A Paris, environ 150 personnes se sont réunies devant les grilles du palais de justice, et une centaine devant celui de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, tandis qu'en province, ils étaient une trentaine devant le palais de justice de Marseille, une trentaine à Lyon, une quarantaine à Lille, une vingtaine devant celui de Rouen et une cinquantaine devant la cité judiciaire de Rennes.
Mobilisations tous les mardis. Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) ont appelé à "des rassemblements silencieux devant les palais de justice" tous les mardis de 13h à 13h30. Cet appel intervient alors qu'un mouvement, qui se revendique, lui, hors de tout cadre syndical, mobilise quotidiennement depuis neuf jours plusieurs centaines de policiers dans plusieurs villes de France lors de rassemblements nocturnes, à la suite de l'agression aux cocktails Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtilllon, en Essonne.
Divergences dans l'action. "Il s'agit d'attirer l'attention des pouvoirs publics et en particulier du président de la République, montrer que les policiers se mobilisent", a expliqué Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa. "Très rapidement les policiers vont se rendre compte de qui porte leur parole et qui ne la porte pas", a estimé Jean-Clade Delage, du syndicat Alliance. "Même si on n'est pas en accord avec les modalités choisies par les policiers (qui manifestent la nuit, ndlr), on retrouve une partie de ce qu'ils dénoncent comme étant des choses qu'à titre syndical nous avons déjà dénoncées", a ajouté Céline Berthon du syndicat SCPN.
"Laxisme de la justice". A Paris, les manifestants ont entonné la Marseillaise derrière une banderole "Policiers en colère". "Les sanctions ne sont pas à la hauteur des actes commis sur les collègues", a expliqué Frédéric Gallet du syndicat Alliance à Rennes : "S'attaquer à un policier, un gendarme, un pompier, aujourd'hui ça coûte pas cher". Face au "laxisme de la justice", "nous on a l'impression de travailler pour rien", souligne-t-il.