Les opérations de blocage des prisons ont repris mardi à partir de six heures à l'appel des principaux syndicats de personnel pénitentiaire pour protester contre l'agression de trois surveillants dans l'établissement de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où doit se rendre dans la matinée la ministre de la Justice.
Deuxième jour de blocage. Malgré la démission du directeur de cette prison - qu'ils réclamaient depuis plusieurs jours - et le "plan pénitentiaire global" promis par Emmanuel Macron pour fin février, les syndicats ont reconduit le mouvement lancé lundi, sans parvenir toutefois à s'entendre sur les revendications à transmettre au ministère de la Justice.
"Pas les moyens" de prendre en charge le détenu radicalisé. Lundi soir, le détenu islamiste allemand Christian Ganczarski, accusé d'être responsable de l'agression de la prison de Vendin-le-Vieil jeudi, a été mis en examen pour tentatives d'assassinats par un juge antiterroriste. Il a été transféré en milieu de nuit à la maison d'arrêt de Sequedin (Nord), selon Guillaume Pottier, secrétaire UFAP-UNSA Hauts-de-France. "Nous n'avons pas les moyens humains et matériels pour le prendre en charge. Nous ne sommes pas formés à la gestion des détenus radicalisés. Les collègues sont donc très remontés", a-t-il expliqué.
Encore des mobilisations. Selon des responsables syndicaux, une centaine de gardiens étaient mobilisés à Fresnes (Val-de-Marne). À Fleury-Mérogis, plus grande prison d'Europe, quelque 80 agents se tenaient devant la porte de la prison, derrière un amas de pneus et de palettes.
Ailleurs en France, une vingtaine de personnels s'étaient rassemblés à Laon (Aisne), une vingtaine à Annoeullin (Nord), une quarantaine à Sequedin (Nord), une quarantaine à Beauvais (Oise). A la maison d'arrêt de Nice, le blocage a repris dès six heures selon des sources syndicales, tout comme à la maison d'arrêt de Grasse.
Trois-quarts des établissements concernés la veille. Lundi, 139 des 188 centres pénitentiaires de France ont été "impactés à des degrés divers", soit par des blocages totaux, partiels, des piquets de grève, des débrayages ou des retards, selon l'administration pénitentiaire.