Bruno Retailleau comprend le mouvement, mais il prévient. Il y a trois limites à ne pas dépasser : pas d'atteintes aux biens, pas d'atteintes aux personnes, évidemment, et pas de blocage durable parce que ce sera tolérance zéro. Mais alors à quel dispositif de sécurité faut-il s'attendre ?
"La configuration n'est pas la même qu'en janvier"
L'ordre a été donné d'accompagner le mouvement, de l'encadrer dans un premier temps, de travailler au maximum en concertation avec les syndicats. La grogne est perçue comme légitime par les autorités. Il n'y a d'ailleurs pas d'interdiction de manifester, mais hors de question de sortir du cadre fixé. Bruno Retailleau a d'ailleurs déjà annoncé la couleur. En cas d'atteintes aux biens et aux personnes et surtout en cas de blocage, il n'y aura pas de tolérance. Hors de question de fermer des axes entiers comme en janvier dernier. Le gouvernement veut à tout prix éviter un épisode de violence, explique Axel Ronde, porte parole du syndicat CFTC Police.
"La configuration n'est pas la même qu'en janvier. Il y a eu toute une séquence d'élections, donc je pense que le pays est dans une autre ambiance que celle qu'il y avait en janvier. Via les services de renseignement, l'analyse qui a pu être donnée au ministre, c'est qu'il faut faire attention que le mouvement ne parte pas dans tous les sens et qu'on se retrouve avec des opérations style gilet jaune que l'on a pu connaître il y a quelques années". Un scénario catastrophe très peu probable, assure Axel Ronde. Agriculteurs et forces de l'ordre ont toujours travaillé en très bonne entente, conclut-il. D'ailleurs, pour l'heure, toutes les manifestations en cours en Ile-de-France se déroule dans le calme.