Le collectif qui porte depuis un mois le mouvement social paralysant la Guyane a quasiment finalisé vendredi matin un accord de fin de conflit. Après 10 heures de négociations, les élus, le préfet et le collectif devraient signer le document dans l'après-midi, avant de lever les barrages.
Une dernière lecture. "Au bout de 10 heures de négociations, on a entre les mains un document en voie de finalisation", a expliqué Davy Rimane, le porte-parole du collectif "Pou la Gwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle), devant la centaine de manifestants qui ont attendu jusqu'à 6 heures du matin (11 heures à Paris) la fin des négociations. Tous les protagonistes doivent se retrouver à 14 heures (19 heures à Paris) pour relire une dernière fois le texte baptisé "Accord de Guyane", et en principe le signer. Le collectif s'est engagé à lever, dans la foulée de la signature, tous les barrages qui bloquent la Guyane depuis le 16 mars.
Un plan finalement accepté. Le collectif qui réclamait des mesures sécuritaires, économiques et sociales pour permettre au territoire d'Outre-mer de rattraper son retard sur l'Hexagone, demandait plus de 3 milliards d'euros à l'État, alors que celui-ci a mis sur la table un plan d'urgence de plus d'un milliard d'euros. Il a notamment obtenu que le gouvernement "acte" les 2,1 milliards supplémentaires demandés, alors que le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, avait d'abord parlé de revendications "irréalistes", a rappelé Davy Rimane.
Des terres données aux Guyanais. Ces mesures supplémentaires seront intégrées, non pas dans un futur "plan de convergence", que refusait le collectif, mais dans un "plan d'investissement", notamment sur la santé et l'éducation, a-t-il expliqué. Sur le foncier, il a obtenu l'engagement de l'État "à céder gratuitement 250.000 hectares de foncier (domaine privé de l'État) à la Collectivité Territoriale Guyanaise et aux communes de Guyane", et 400.000 hectares aux peuples autochtones et bushinengues, ainsi que l'assurance. Il a également obtenu que la question sur la "rétrocession totale" des terres soit discutée "lors des prochains états généraux de la Guyane".
Enfin, il a aussi obtenu la garantie n'y aurait aucune poursuite judiciaire, pénale et financière envers "les signataires de l'accord".