La sortie de crise semble encore loin en Guyane. Bernard Cazeneuve a rejeté lundi la demande jugée "irréaliste" des meneurs du mouvement social de porter à 2,5 milliards d'euros le plan d'urgence du gouvernement. Le Premier ministre a appelé également à "renouer les fils du dialogue" après l'échec des négociations.
"Il serait (…) aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures et des aides financières d'un montant irréaliste puis d'en laisser la charge et la responsabilité à un autre gouvernement. Ce n'est pas la conception que nous avons de la responsabilité dans la République", a déclaré Bernard Cazeneuve à Matignon, à l'issue d'une réunion rassemblant douze membres du gouvernement.
Négociations au point mort. Les négociations entre le gouvernement et le collectif de Guyanais sont actuellement au point mort. Le gouvernement avait proposé un engagement de plus d'un milliard d'euros pour trouver une issue à ce conflit social. Le collectif a rejeté lundi matin cette proposition, demandant 2,5 milliards d'euros "tout de suite".
Le mouvement social d'ampleur inédite que connaît ce vaste territoire d'Amérique du Sud (83.000 km2) est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l'État, accusé de sous-investissement depuis des décennies.