Le collectif des 500 frères, en Guyane 0:46
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G.D , modifié à
Le plan proposé par le gouvernement pour sortir de la crise en Guyane a été refusé par les manifestants, qui réclament plus. Un refus qui révèle un mécontentement très profond.
INTERVIEW

"Le refus signale une très profonde et très longue histoire de mécontentement". C’est l’analyse de Françoise Vergès, historienne et politologue spécialiste de l’outre-mer, après le refus par les manifestants en Guyane d’un engagement de plus d’un milliard d’euros proposé par le gouvernement. "Nous exigeons 2,5 millions d’euros tout de suite", avait rétorqué le collectif portant la grève, par la voix de son porte-parole, Olivier Goudet.

"Comment garantir que le prochain gouvernement tiendra les engagements ?" Il faudra donc encore attendre avant de parvenir à un compromis. Et si un accord devait finalement être trouvé, "on ne peut pas ne pas penser aux élections qui arrivent", souligne Françoise Vergès sur Europe 1, avant de s’interroger : "Comment garantir que le prochain gouvernement tiendra les engagements pris aujourd’hui ?"

Repenser les relations avec les outre-mer. Pour imaginer une sortie de crise, la politologue évoque l’idée de "quelque chose qui marquerait un tournant historique. Pas simplement dans la forme des négociations mais aussi dans la pensée avec les outre-mer, qui engage les gouvernements suivants". "C’est-à-dire que ce ne sont plus des choses qui sont traitées à des moments de mobilisation, de grève, mais qui sont pensées profondément. Comment va-t-on changer 70 ans de dépendance ? Si cette question n’est pas réglée, elle va revenir dans quelque temps. Et si ce n’est pas la Guyane, ce sera dans un autre outre-mer", avertit-elle. Lundi après-midi, le Premier ministre Bernard Cazeneuve présidera une réunion ministérielle au sujet de la situation en Guyane.