Un représentant des "500 frères contre la délinquance" a annoncé mercredi que ce collectif, en pointe dans le mouvement de grève en Guyane, allait participer aux négociations avec les deux ministres attendus sur place.
"Nous allons écouter". "On va s'asseoir à la table des négociations. Nous ne sommes pas des dictateurs. Nous allons écouter ce qui va se dire", a déclaré José Achille sur Guyane 1ère. La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, et son homologue de l'Intérieur, Matthias Fekl, étaient attendus en Guyane vers 18 heures (23 heures à Paris), avec l'espoir de trouver une issue à la crise paralysant ce territoire depuis une semaine au lendemain de manifestations massives. Des porte-parole des protestataires avaient auparavant affirmé qu'ils refusaient de recevoir Ericka Bareigts, qui "n'a pas trouvé utile de venir rapidement pour éteindre l'incendie". Et le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl avait prévenu lundi en référence au groupe des "500 frères" : "On ne dialogue pas en cagoule. On dialogue le visage découvert".
Dixième jour de grève. Le collectif des "500 frères" est né après le meurtre, le 11 février, d'un habitant de Cayenne, alors qu'il tentait de résister au vol de son portable. Très populaires sur les barrages, ses membres mènent des actions cagoulés. À Cayenne, le collectif a ainsi incité fermement commerçants, mairie et banques à fermer leurs portes jeudi dans le cadre d'une opération "ville morte". Au dixième jour de grève, les établissements scolaires étaient toujours fermés mercredi en Guyane. À Matoury, près de l'aéroport, les poubelles n'avaient plus été ramassées depuis huit jours. Les épiceries et commerces y étaient en revanche ouverts, a constaté l'AFP. À la mi-journée, une quinzaine de voitures étaient garées au niveau de la station-service de la commune, attendant une éventuelle ouverture.