Les socio-professionnels de Guyane, membres du collectif Pou Lagwiyann Dékolé à l'origine du conflit social depuis plus de trois semaines, ont demandé jeudi "la levée des barrages qui nous divisent", alors que le collectif doit annoncer dans la soirée une évolution de la mobilisation.
"Nous sommes convaincus que pour donner vie à notre rêve d'une nouvelle société, il faut agir tout de suite. L'avenir de la Guyane se joue maintenant, alors préparons-le ensemble", écrivent les socio-professionnels, dont le Medef, dans un communiqué dont l'AFP a eu copie.
Le pôle économique du collectif Pou La Gwiyann Dékolé appelle à la levée des barrages routiers "sans plus attendre" #Guyane#peyiinfo
— Nicolas Mézil (@nicolasmezil) 13 avril 2017
"Nous souhaitons sans plus attendre la levée des barrages routiers qui nous divisent. Il faut conserver la solidarité du peuple guyanais, faire perdurer l'esprit du 28 mars (journée d'une mobilisation exceptionnelles en Guyane, ndlr) et sauver les emplois guyanais", insistent-ils, alors que depuis plusieurs jours, la population est partagées sur la poursuite des blocages routiers.
Ne pas laisser l'État "décider seul". Ils réclament également "la poursuite du débat citoyen par la création d'un village du projet guyanais dans chaque commune de Guyane", afin que tous les Guyanais puissent "partager leurs idées, échanger sereinement et participer à l'avenir du pays". Ils demandent également "la mise en oeuvre immédiate des accords sectoriels signés par la ministre et les réponses à nos revendications", et souhaitent "profiter de notre position de force pour ne pas laisser l'Etat décider seul de ce qui est bien pour nous".
"Transformer le milliard en 5 milliards". Enfin les socio-professionnels veulent sans plus de précision "transformer le milliard (d'euros proposé par le gouvernement Cazeneuve) en 5 milliards par effet de levier" et "offrir des emplois aux jeunes et faire entrer un salaire de plus dans chaque famille".
Les socio-professionnels, parmi lesquels les petites et moyennes industries, ou la filière bois, réaffirment qu'ils sont "les acteurs de la première heure du collectif". "Nous avons été à la naissance du mouvement par le blocage de la collectivité territoriale de Guyane, de la préfecture et du Parc Amazonien de Guyane dès le jeudi 16 mars (ndlr, lors de la venue de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal), et avons été un acteur fort du bras de fer avec l'Etat", insistent-ils. Ils assurent que leur engagement "est plus que jamais intact", et qu'ils restent "mobilisés sur l'ensemble des préoccupations (sécurité, santé, éducation, justice, foncier...)".