Les discussions étaient suspendues dimanche matin en Guyane, où le collectif portant la mobilisation sociale réclame notamment un "nouveau statut" pour ce territoire après l'annonce d'environ un milliard d'euros d'engagements faite par les ministres Matthias Fekl et Ericka Bareigts.
Des "décisions fermes et sans appel". Justice, école, sécurité, santé, la série de mesures mises sur la table, pour la plupart "d'urgence" mais certains courant sur dix ans, n'a pas, jusqu'alors, mis fin à deux semaines d'un mouvement de protestation multiforme. "Le gouvernement a entendu les aspirations et les demandes des Guyanais", a cependant estimé le ministre de l'Intérieur, avant de s'envoler samedi vers la métropole. Moins d'une heure plus tôt, le ministre de l'Intérieur avait listé une série de "décisions fermes et sans appel" devant une délégation d'une cinquantaine de Guyanais et affirmé que les 428 revendications avaient été "passées en revue, expertisées".
Un sentiment "mitigé, limite négatif". La ministre des Outre-mer a ensuite rencontré cette même délégation pendant 9 heures, entre 18H30 et 3H30 du matin (entre 23H30 et 8H30 à Paris). Faute d'accord, les discussions doivent reprendre dimanche à 11H00 à la préfecture (16H00 à Paris), ont indiqué les participants. "Le sentiment est mitigé, limite négatif, a estimé Davy Rimane, un membre de la délégation, à la sortie de la réunion.
"Là, on dit stop". "Il y a vraiment un blocage du gouvernement pour ouvrir les robinets et régler les problèmes. On est déterminés, on joue l'avenir des nos enfants. Ça fait des décennies qu'on nous donne des miettes. Là, on dit stop", a-t-il ajouté. Au nom du collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, il avait demandé quelques heures plus tôt "un statut particulier pour la Guyane" depuis le perron de la préfecture, déclenchant des vivats des centaines de personnes massées en contrebas.
Interrogé peu après par l'AFP, Davy Rimane avait justifié cette exigence par la volonté de se débarrasser d'un lien "trop centralisé et vertical avec Paris", qui empêche la Guyane "d'avancer". Un référendum sur l'autonomie de la Guyane s'était tenu en 2010, et le "non" l'avait largement emporté.