Le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui pilote le mouvement social agitant la Guyane depuis bientôt trois semaines, a reculé dimanche sur le blocage "total" du département qu'elle annonçait pour lundi, une mesure très critiquée au sein de la population.
Piétons, vélos et scooters autorisés à circuler. Si tous les véhicules, à l'exception des engins d'urgence, seront bien empêchés de franchir les barrages érigés dans les villes, "on ne peut pas aujourd'hui faire des blocages pour empêcher les piétons, les vélos et les scooters de passer", a reconnu Olivier Goudet, un porte-parole des "500 frères contre la délinquance", interrogé par des journalistes.
Samedi, un membre du collectif avait ainsi annoncé la "fermeture totale jusqu'à nouvel ordre" des barrages à partir de dimanche minuit (5 heures à Paris), même pour les personnes voulant passer "à pied", "à moto" ou "à vélo".
L'idée du blocage total avait été contestée. L'annonce du blocage total des barrages, jusqu'alors gérés avec une certaine souplesse, avait provoqué la mobilisation des opposants à la poursuite du mouvement.
"Il n'est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire. (...) Une partie de la Guyane a peur de s'exprimer", affirment les signataires d'une pétition en ligne qui a recueilli plus de 1.800 paraphes.
Ericka Bareigts appelle à "lever les derniers barrages".La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a demandé dimanche au collectif de "lever les derniers barrages". "Les enfants doivent pouvoir retourner à l'école dans un environnement apaisé. (...) L'économie guyanaise ne peut être ainsi fragilisée plus longtemps", a-t-elle déclaré lors d'une déclaration depuis Paris retransmise sur Guyane première.
La Fédération du bâtiment et des travaux publics en Guyane, qui s'est dite "prise en otage", a demandé à l'Etat d'"assurer sa mission de service public" en permettant la libre circulation sur le territoire.
Un plan d'aide d'un milliard d'euros validé. Le Conseil des ministres a validé mercredi une aide d'urgence de plus d'un milliard d'euros à destination de ce département d'outre-mer sinistré. "Pou La Gwiyann dékolé" réclame 2,1 milliards supplémentaires.