Les négociations visant à mettre un terme à deux semaines de mouvement social ont repris dimanche après-midi entre un collectif de Guyanais et la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts... avant de s'interrompre une fois transmises par la ministre ses dernières propositions au collectif. Elles doivent désormais être examinées.
Une heure et demi de retard. Alors que les discussions devaient reprendre à 11 heures (16 heures à Paris), une délégation de quelques dizaines de personnes, moins fournie que les jours précédents, est finalement entrée vers 12h30 (17h30 à Paris) dans la préfecture de la Guyane, théâtre des échanges. Les négociations s'étaient interrompues tard dans la nuit, après neuf heures de tractations, mais pas d'accord. "Toutes les questions sectorielles (agriculture, mines, etc) ont trouvé une issue", a expliqué Gauthier Horth, entrepreneur membre de la délégation. Des groupes de travail avaient été mis en place, auxquels la ministre ou ses conseillers avaient rendu visite séparément. "Mais dès qu'on touche aux questions transversales, comme la santé ou l'éducation, ça bloque", a-t-il ajouté.
"Un temps un peu rapide mais nécessaire". Après avoir remis aux quelques dizaines de membres présents un document actant notamment le plan d'urgence proposé avec le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl mais "ajusté après les discussions que nous avons eues (samedi) soir", Ericka Bareigts a expliqué devant la presse être "dans un temps un peu rapide mais nécessaire". "Il faut absolument que nous puissions graver dans le marbre le travail que nous avons engrangé ensemble. Je dois donc être auprès du Premier ministre, avant la réunion avec mes collègues ministres du gouvernement (mercredi), pour entériner tout ce travail que nous avons fait" sans quoi il "n'aura servi à rien", a-t-elle affirmé.
Une trentaine d'engagements. Samedi, Ericka Bareigts et le ministre de l'Intérieur ont pris une trentaine d'engagements au nom de l'Etat, pour plus d'un milliard d'euros, notamment dans l'éducation (400 millions d'euros) et la santé (85 millions d'euros) mais aussi la sécurité et la justice. "Le gouvernement a entendu les aspirations et les demandes des Guyanais", avait estimé Matthias Fekl, avant de s'envoler samedi vers la métropole. Il avait listé une série de "décisions fermes et sans appel" devant une délégation d'une cinquantaine de Guyanais et affirmé que les 428 revendications avaient été "passées en revue, expertisées".
Mais le collectif "Pour La Gwiyann dékolé" (pour que la Guyanne décolle), insatisfait, avait fait valoir d'autres revendications, dont celle d'un "nouveau statut" pour la Guyane, qui lui accorderait davantage d'autonomie.