Eviter les départs forcés en Belgique, ou les maintiens imposés à domicile : un dispositif conçu sous le précédent quinquennat pour offrir, à terme, à chaque personne handicapée une prise en charge adaptée vient d'être généralisé à tout le territoire.
Sophie Cluzel souligne un "nouveau départ". Ce dispositif baptisé "une réponse accompagnée pour tous", généralisé à tous les départements depuis le 1er janvier 2018, a été qualifié de "nouveau départ" par Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée du handicap, vendredi devant les acteurs du secteur, réunis pour une journée d'échanges à Paris.
Il s'agit d'une nouvelle organisation, visant à faire travailler plus étroitement services de l'Etat, départements, associations, personnes handicapées et leurs familles, a rappelé Sophie Cluzel. Son ambition est d'avoir une offre de prise en charge "qui répond aux besoins" et qui soit "tournée vers le milieu ordinaire chaque fois que possible".
Fin 2015, 24 départements pionniers s'étaient engagés dans cette initiative visant à proposer à chaque enfant et adulte handicapé un accompagnement sur mesure. Il avait depuis été progressivement étendu, jusqu'à englober près de 90 départements en 2017.
Le cas d'Amélie Loquet à l'origine de cette initiative. L'élément déclencheur avait été la victoire en justice, en octobre 2013, de la famille d'Amélie Loquet, une jeune femme de 19 ans lourdement handicapée, dont les parents devaient s'occuper à leur domicile depuis un an. Le tribunal avait ordonné à l'Etat de trouver dans les 15 jours un établissement spécialisé adapté à son état.
Le gouvernement avait ensuite chargé le conseiller d'Etat Denis Piveteau de proposer des mesures pour éviter les ruptures de prise en charge. Il avait remis son rapport, intitulé "Zéro sans solution", en juin 2014. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 6.800 (1.451 enfants et plus de 5.300 adultes) le nombre de personnes handicapées accueillies dans des établissements en Belgique en 2015, faute de structures adaptées en France.
Fin 2016, leur nombre avait dépassé les 7.000, des enfants et adultes souffrant de handicaps "complexes et lourds", dont une proportion "conséquente" sont atteints d'autisme, selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). L'Unapei (personnes handicapées mentales et leurs familles), estimait en outre que plus de 47.000 personnes étaient sans solution d'accueil en France fin 2015.
Un quatrième plan autisme "annoncé mi-mars". L'enveloppe destinée à la prévention des départs forcés en Belgique a été "doublée en 2018", a déclaré Sophie Cluzel. Selon le secrétariat d'Etat, elle est ainsi passée à 30 millions d'euros. Un quatrième plan autisme "sera annoncé mi-mars", a ajouté Sophie Cluzel.