Les cas de cyber-harcèlement scolaire sont en hausse, alors certaines écoles forment directement les élèves à repérer les cas. (illustration) 1:17
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Virginie Riva, édité par Séverine Mermilliod
En cette première Journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire, Europe 1 s'est rendue dans une école du 19e arrondissement de Paris, qui forme quelques élèves de CM2 à repérer les cas et à faire de la médiation entre élèves. Reportage.
REPORTAGE

Ils sont plusieurs, réunis dans la salle de classe qu’ils utilisent pour recevoir leurs camarades en entretien d’une quinzaine de minutes sans adulte : ces CM2 d'une école parisienne sont des médiateurs. Leur mission : repérer des conflits et tenter de résoudre la situation à leur niveau, avant que ça ne devienne du harcèlement scolaire. Cette année en effet, les cas de cyberharcèlement ont connu une hausse; pendant le confinement, mais même après : + 26% par rapport à septembre 2019 d'après les chiffres de l'association e-Enfance. Un des enjeux est donc de travailler le plus tôt possible sur ces sujets.

"Je lui ai dit qu'il fallait parler à la maîtresse"

Pour préparer les futurs collégiens, la directrice de l'école du 77 boulevard de Belleville à Paris (19e) a choisi de former quelques CM2 au repérage du harcèlement. "J'ai un ami qui avait eu un peu de fièvre dans la classe, il est retourné trois jours après à l'école. Il y a eu des rumeurs sur les réseaux sociaux qui disaient qu'il avait le Covid, plein de personnes avaient peur, sauf que c'était juste une rumeur, et moi je lui ai dit qu'il fallait plutôt parler à la maîtresse que de garder ça pour soi, pour évacuer la chose", témoigne ainsi l'un des élèves-médiateurs.

Interpréter les signaux d'alerte

Dans leur cahier de formation, les élèves ont noté une liste d’émotions (peur, colère, honte…) avec, à côté, leurs manifestations physiques. Pas évident de savoir interpréter les signaux d’alerte à 9-10 ans, ce qui est tout l’enjeu de la formation imaginée par leur directrice d’école, Micheline Chartamy : "Les élèves qui ne parlent plus aux autres, qui ont des résultats qui chutent, mal au ventre, des conflits répétés avec d'autres personnes...".

Si les faits se répètent ou sont graves, c’est un adulte qui prend le relais. La directrice fait également intervenir des agents de police pour les sensibiliser au cyberharcèlement.